Xi Jinping, le pouvoir et l’ambition
« Empereur rouge », « nouveau timonier » : les expressions par lesquelles la presse occidentale désigne le président chinois, Xi Jinping, auquel nous consacrons cette semaine une série en six volets, ne sont pas que des formules de journalistes. Elles expriment une forme d’ambition et de pouvoir comme la Chine n’en a pas connu depuis un demi-siècle.
Xi Jinping est la version chinoise et communiste du syndrome de l’homme fort, populiste et nationaliste, qui prospère aujourd’hui sous d’autres cieux. Son ascension est le produit d’une biographie bien particulière : celle d’un « prince rouge », c’est-à-dire le fils d’un fondateur du régime, endurci par les épreuves traversées par sa famille au nom du Parti communiste chinois, et qui s’estime aujourd’hui investi d’une mission sacrée, celle de le défendre sans états d’âme. Il est indispensable de plonger dans l’histoire de la famille Xi, intimement liée à celle du régime établi par Mao Zedong en 1949, pour comprendre comment son parcours a forgé la personnalité du numéro un chinois, à la fois idéaliste, pragmatique et extrêmement sûr de lui-même.