Zimbabwe  : Emmerson Mnangagwa, le successeur invisible

21 - Novembre - 2017

Surnommé « le Crocodile », l’ancien vice-président limogé par Mugabe est l’homme fort derrière les militaires.

Quand Emmerson Mnangagwa a été démis de ses fonctions de vice-président, le 6 novembre, au terme d’une longue dégradation de ses relations avec son vieux chef et mentor, le président Mugabe, il a su qu’il ne lui restait pas un instant à perdre au Zimbabwe s’il voulait, dans l’ordre, rester en vie, puis prendre le pouvoir. Il a alors déclenché un plan mûri depuis des mois, mais pas avant de s’être évaporé dans la nature et d’avoir traversé la frontière grâce à ses alliés au sein de l’armée. Il diffuse quelques heures plus tard un texte où il promet : « Je reviendrai. » Ses ennemis, réunis autour de Grace Mugabe, la femme du président, rient aux larmes. Ils n’ont rien compris à Emmerson Mnangagwa, de toute évidence.

Huit jours plus tard, les chars sont dans les rues de Harare, Robert Mugabe en résidence surveillée, et les ricaneurs d’hier se terrent. Mais Mnangagwa, dit « le Crocodile », demeure invisible. Lundi soir, 20 novembre, le général Chiwenga, qui commande les Forces de défense du Zimbabwe (ZDF), a promis son retour imminent. Il devrait tenter de s’imposer comme président par intérim. Emmerson Mnangagwa a appelé, mardi dans un message remis à la presse, Robert Mugabe à démissionner pour « que le pays puisse avancer et préserver l’héritage », et précisé qu’il ne rentrerait pas dans son pays tant que sa sécurité ne serait pas garantie.
Une procédure de destitution de Robert Mugabe doit être engagée mardi par le Parlement. Mais le vieux président n’est pas hors jeu. Il fait toujours peur, et Mnangagwa est bien placé pour savoir qu’un accident est vite arrivé. Il a échappé, juste avant la crise, à une tentative d’empoisonnement.
Restauration, et non révolution
Où est-il ? Peut-être en Afrique du Sud. Sa présence est pourtant palpable. Dans la manifestation de soutien aux militaires à Harare, samedi, on célébrait son nom. La ligue des jeunes de la Zanu-PF récite ses discours par cœur. Au Zimbabwe, on l’appelle...

Autres actualités

30 - Octobre - 2018

Election de Jair Bolsonaro au Brésil : félicitations sans réserve des dirigeants latino-américains

e président des Etats-Unis, Donald Trump, a donné le ton, en saluant très vite et chaleureusement l’élection de Jair Bolsonaro, le candidat d’extrême...

30 - Octobre - 2018

Au Bangladesh, la répression s’intensifie à l’approche des élections

A quelques semaines des élections générales qui doivent se tenir en décembre au Bangladesh, les opposants à la première ministre, Sheikh Hasina, sont...

27 - Octobre - 2018

Midterms : Trump électrise les électeurs républicains

Donald Trump n’aime pas perdre et croit pouvoir réitérer, à l’occasion des élections de mi-mandat du 6 novembre, la surprise de 2016. Il avait alors fait...

27 - Octobre - 2018

Au-delà de l’affaire Khashoggi, la guerre au Yémen

La sauvagerie de l’assassinat de l’opposant saoudien Jamal Khashoggi le 2 octobre a suscité à raison une indignation générale. Les capitales occidentales...

26 - Octobre - 2018

Au Brésil, les intellectuels s’élèvent contre le candidat d’extrême droite

Un « cauchemar » : voilà ce que serait l’élection de Jair Bolsonaro pour l’historienne et anthropologue Lilia Schwarcz, professeure à...