Accord pour un cessez-le-feu à Hodeïda, au Yémen

14 - Décembre - 2018

Des consultations en vue de relancer un processus de paix au Yémen se sont achevées, jeudi 13 décembre en Suède, sur un succès fragile et presque inespéré. Le gouvernement et les rebelles houthistes se sont accordés en faveur d’un retrait progressif de leurs forces hors de la ville d’Hodeïda (nord-ouest). Les combats qui menaçaient le premier port du Yémen, la porte d’entrée de l’aide internationale et du trafic commercial, s’annonçaient dévastateurs pour l’ensemble du pays, en proie à l’une des pires crises humanitaires au monde.
« Hodeïda était le point de rupture pour nous assurer de faire un premier pas dans l’espoir de mettre fin au conflit », a estimé le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, radieux, un fin sourire aux lèvres. M. Guterres s’était rendu en Suède pour peser sur les derniers instants de la négociation. Il obtient son premier succès public sur un dossier majeur, en deux ans de mandat. Des pourparlers doivent reprendre en janvier, cette fois dans un pays de la région : il s’agira de fixer un cadre menant à une résolution politique du conflit.

Une source onusienne évoquait jeudi soir le déploiement de 30 observateurs. Des conseillers militaires et de police pourraient assister les forces de sécurité locales en ville

L’accord – scellé par une poignée de main inédite et symbolique entre le représentant du gouvernement yéménite et celui des houthistes – prévoit un cessez-le-feu dans toute la province d’Hodeïda. Les forces armées doivent se retirer progressivement du port, tenu par les rebelles, et de trois districts de la ville, dans les jours et les semaines à venir, puis plus tard s’écarter de sa périphérie. Les Nations unies se chargeront de superviser l’administration yéménite du port.
Elles n’ont pas souhaité assumer une pleine responsabilité sur ces installations minées et relativement dangereuses. Mais elles devront collecter ses revenus douaniers, et les verser à l’antenne de la banque centrale d’Hodeïda, laquelle en usera pour payer les salaires des fonctionnaires. Une source onusienne évoquait jeudi soir le déploiement de 30 observateurs. Des conseillers militaires et de police pourraient assister les forces de sécurité locales en ville.
Isolés depuis le 6 décembre
Les négociateurs yéménites étaient visiblement soulagés de quitter la vaste résidence où ils se tenaient isolés depuis le 6 décembre, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Stockholm, en rase campagne, au milieu de terrains de golf gelés, bientôt couverts de neige. Ils partageaient une salle de repas et une salle de prière, même s’ils ont pour l’essentiel négocié indirectement, à travers des médiateurs de l’ONU. Ces derniers faisaient encore circuler des SMS, d’une délégation à l’autre, durant l’annonce publique du « deal ». Ce va-et-vient doit se poursuivre à distance, jusqu’à la prochaine rencontre.

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