Al-Baghouz, dernier réduit de l’Etat islamique et de ses « étrangers »
epuis leurs positions avancées, les combattants antidjihadistes des Forces démocratiques syriennes (FDS) peuvent observer les allers et venues de plusieurs centaines d’hommes, de femmes et d’enfants. Ils évoluent au milieu d’un enchevêtrement de tentes, de bâches en plastique et d’épaves de véhicules à l’abandon. C’est un camp de réfugiés interne de l’organisation Etat islamique (EI), planté au milieu d’un village en ruines : Al-Baghouz.
Sur ce bout de terre d’à peine un kilomètre carré, niché dans un coude du fleuve Euphrate, se joue le dernier acte de la guerre contre le « califat » djihadiste autoproclamé à l’été 2014 par l’Irakien Abou Bakr Al-Baghdadi. A son apogée, l’organisation, qui a attiré des dizaines de milliers de volontaires étrangers, dont plusieurs milliers d’Européens, exerçait son influence sur un territoire d’une superficie comparable à trois fois celle de la Belgique.
Quatre ans et demi plus tard, c’est ici qu’ont échoué les dernières cohortes de ce qu’il reste de son « Etat ». Encerclées par quatre des innombrables pays ou factions à qui le groupe djihadiste avait déclaré la guerre : les FDS (l’alliance à dominante kurde soutenue par la coalition internationale), l’armée syrienne (déployée sur la rive opposée du fleuve), les forces irakiennes et milices chiites, enfin (installées plus au sud, côté irakien, de l’autre côté de la frontière).