Angela Merkel face aux violences d’extrême droite
A peine rentrée, la chancelière allemande est confrontée à la stratégie de tensions orchestrée par l’AfD.
C’était seulement ce week-end et cela paraît déjà très loin. Invitée de la chaîne ARD pour son traditionnel entretien télévisé de rentrée, Angela Merkel s’est efforcée, dimanche 26 août, de s’étendre le moins possible sur les questions sécuritaires et migratoires, sur lesquelles elle est en désaccord avec une partie de sa famille politique, préférant évoquer d’autres dossiers qui ont l’avantage d’être plus consensuels à l’intérieur de la droite conservatrice allemande, comme la réforme des retraites ou l’avenir de l’Union européenne.
L’actualité en a décidé autrement : mardi 28 août, après deux jours marqués par de violentes manifestations organisées par l’extrême droite à Chemnitz (Saxe), la chancelière allemande a été ramenée aux deux sujets sur lesquels elle aurait préféré ne pas intervenir.
Double gêne
C’est lors d’une conférence de presse au côté du premier ministre croate, qu’elle recevait à Berlin, que Mme Merkel a commenté ces événements. « Nous avons vu des chasses collectives, nous avons vu de la haine dans la rue, et cela n’a rien à voir avec un Etat de droit », a-t-elle réagi en référence aux agressions qui ont visé plusieurs personnes d’origine étrangère, à Chemnitz, après le meurtre d’un Allemand de 35 ans tué au couteau dans la nuit de samedi à dimanche. La police a arrêté deux suspects pour ce crime, lundi, un Syrien et un Irakien d’une vingtaine d’années, accusés d’avoir agi après une « altercation verbale » en marge des festivités organisées pour le 875e anniversaire de Chemnitz, la troisième ville la plus peuplée de Saxe.
Ces événements sont doublement gênants pour Mme Merkel. D’abord parce qu’ils cadrent parfaitement avec le discours de l’extrême droite, à commencer par le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD), qui ne manque pas une occasion de mobiliser ses sympathisants dès qu’un Allemand est victime d’un crime commis par un étranger, martelant à chaque fois qu’un...