Après avoir défié les néonazis, l’émouvante destinée de Tess Asplund

24 - Mai - 2017

Après avoir défié les néonazis, l’émouvante destinée de Tess Asplund

Devenue célèbre pour avoir bravé des néonazis lors d’une manifestation le 1er mai 2016 à Borlänge, en Suède, Tess Asplund a été invitée en Colombie et a retrouvé sa famille biologique.
Certaines photos peuvent changer le cours de l’histoire. D’autres, un destin personnel.
Le 1er mai 2016, Tess Asplund, une Suédoise de 43 ans, se plante devant les trois leaders néonazis du Nordiska Motståndsrörelsen (NMR, Mouvement de résistance nordique), qui défilent en procession dans une rue de Borlänge, au cœur de la Suède. Elle les toise, le poing fermé, brandi en l’air. David Lagerlöf, photographe du magazine antiraciste Expo, saisit l’instant, avant que des policiers l’éloignent.
L’image est puissante, autant que la détermination qui se lit sur le visage de la femme, la peau sombre, le regard vissé sur celui de l’homme face à elle. Elle s’inscrit dans une longue lignée de photos d’héroïnes osant défier l’oppresseur, de La Jeune fille à la fleur de Marc Riboud à la jeune Anglaise qui narguait en avril un militant de l’English Defense League. En quelques heures, le cliché se propage sur la Toile, à travers le monde. « Tess Asplund, tu es magnifique », tweete l’écrivaine britannique J. K. Rowling, qui le partage avec ses dix millions de followers. La photo est reprise par le mouvement américain Black Lives Matter.
« J’ai retrouvé le morceau de puzzle qui m’avait manqué toute ma vie. »
L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais elle a connu une suite heureuse que Tess Asplund vient de raconter, un an plus tard, au quotidien Dagens Nyheter. La photo finit par arriver en Colombie – le pays où la Suédoise est née, avant d’être adoptée, à 7 mois. Une radio locale la contacte pour l’interviewer et lui propose de rechercher sa famille biologique. Elle accepte. Une semaine plus tard, un homme de 34 ans lui téléphone. Son frère, dont elle ignorait l’existence. « J’ai retrouvé le morceau de puzzle qui m’avait manqué toute ma vie », confie-t-elle.
A Noël, Tess, son compagnon et leurs deux enfants ont pris un avion pour Bogotá, où ils ont passé un mois auprès de sa mère. Dans la rue, les gens la reconnaissaient et demandaient à se faire prendre en photo avec elle. Son frère, militant écologiste au Partido Verde, lui a présenté un des proches du président nobélisé Juan Manuel Santos : « Il est venu me voir et m’a dit qu’il était fier de ce que j’avais fait et heureux que je rentre en Colombie. »
En Suède aussi, il n’est pas rare qu’on l’arrête pour la remercier. Tess Asplund travaille dans un centre d’accueil de jeunes demandeurs d’asile non accompagnés. Cette année, le 1er-Mai, les néonazis ont de nouveau manifesté. Un policier l’a contactée et lui a demandé de ne pas y aller, pour sa sécurité. Elle est en colère. Selon le magazine Expo, les néonazis « gagnent du terrain » en Suède.

Autres actualités

05 - Novembre - 2019

Au Burkina Faso, l’assistance à double tranchant de la France

Après le Tchad, et avant le Mali, la ministre française des armées, Florence Parly était lundi 4 novembre au Burkina Faso, où les attaques terroristes et les...

04 - Novembre - 2019

Au Pakistan, le premier ministre Imran Khan face à la colère de milliers de manifestants

C’est une alerte sérieuse pour le premier ministre pakistanais, Imran Khan, la première depuis son élection en juillet 2018. Des milliers de manifestants se sont...

04 - Novembre - 2019

RDC : assassinat d’un animateur radio impliqué dans la lutte contre Ebola

Un animateur de radio locale, impliqué dans la lutte contre la maladie à virus Ebola, a été assassiné dans le nord-est de la République...

02 - Novembre - 2019

Hongkong : nouveaux affrontements avec la police lors d’une manifestation non autorisée

Près de cinq mois après le début de la contestation, leur mouvement ne montre aucun signe de recul. Vêtus de noir et portant des masques sur le visage en dépit...

02 - Novembre - 2019

Au Liban, le mouvement de protestation se laisse un répit en attendant le nouveau gouvernement

Trois jours après la capitulation du premier ministre Saad Hariri face à la colère de la rue, le Liban hésite entre retour à la normale et poursuite de la...