Au Kenya, la sécheresse et la faim frappent le nord du pays
D’un côté, il y a ces informations inquiétantes. Des images de vieillards émaciés, suffocant de chaleur sous des huttes de brindilles, qui circulent sur les réseaux sociaux avec le hashtag #TurkanaDrought (sécheresse dans le Turkana). De cette région du nord du Kenya, des journalistes ont rapporté des témoignages de familles contraintes de se nourrir de rares fruits sauvages et qui racontent avoir perdu des proches. Une vingtaine de personnes seraient mortes, selon des leaders politiques locaux
De l’autre côté, le gouvernement dément ces décès. « Je veux dire au pays que personne n’est mort, nous travaillons jour et nuit pour nous assurer que personne ne meurt de faim », a déclaré le 20 mars le vice-président William Ruto. Très attendu sur ce sujet, le président Uhuru Kenyatta n’en a pas dit un mot, jeudi 4 avril, dans son discours annuel sur l’état de la nation. Mais à Nairobi, à plus de 700 km de ce nord aride et pauvre, beaucoup de Kényans reprochent au gouvernement de négliger ces lointains citoyens.
Dégradation rapide de la situation
Que se passe-t-il réellement ? Un point, seulement, fait consensus : la sécheresse. Proche de la corne de l’Afrique, le Kenya est régulièrement touché par ce phénomène climatique extrême, qui avait durement affecté la région en 2016-2017. Actuellement, selon l’autorité publique de gestion des sécheresses (NDMA), 1,1 million de citoyens vivant principalement dans les comtés du nord du pays – depuis le Turkana jusqu’à Garissa – a besoin d’aide alimentaire en raison de la sécheresse, liée à des pluies trop faibles et mal réparties lors de la « petite » saison des pluies (autour de novembre).