Au Mexique, la Ferrari du procureur général fait tache

06 - Septembre - 2017

La voiture de luxe de Raul Cervantes a été enregistrée à l’adresse d’un domicile fantôme, l’exonérant d’impôts.
Raul Cervantes, procureur de la République du Mexique, en février à Mexico.

Erreur administrative ou fraude fiscale ? La question suscite la polémique au Mexique, après les révélations sur la Ferrari du procureur de la République, Raul Cervantes, enregistrée à l’adresse d’un domicile fantôme, l’exonérant d’impôts. Sa nomination annoncée à la tête d’un nouveau ministère public, destiné à éradiquer la corruption, provoque une crise politique.
Lundi 4 septembre, l’organisation non gouvernementale Mexicains contre la corruption et l’impunité a révélé que M. Cervantes est propriétaire d’un coupé Ferrari 458 d’une valeur de 180 000 euros, domicilié dans une maison abandonnée de l’Etat de Morelos (Centre). Résident à Mexico, l’intéressé aurait ainsi évité de payer la taxe de 5 % par an sur la valeur des véhicules de luxe, imposée dans la capitale, mais pas dans l’Etat de Morelos.
Depuis, ses avocats assurent qu’il s’agit d’une « erreur administrative », puisque leur client a hérité d’une maison dans le Morelos. Selon eux, la faute a été commise par le concessionnaire qui a vendu, en 2012, la Ferrari à M. Cervantes, avant qu’il n’entre au gouvernement.
« Cynisme »
Mais, sur les réseaux sociaux, les Mexicains dénoncent le « cynisme » et l’« immoralité » de leur procureur, dans un pays où la corruption est évaluée à 16,3 milliards d’euros par an (9 % du PIB), selon l’ONG Transparency International. Les internautes fustigent aussi le « manque d’impartialité » de ce proche du président Enrique Peña Nieto, alors que des affaires impliquant des membres du gouvernement ont été enterrées. En 2015, le président avait, lui-même, nommé le « tsar » anticorruption qui a innocenté son épouse, mise en cause dans le scandale de la luxueuse « Maison Blanche », achetée dans des conditions douteuses à une entreprise du BTP, bénéficiaire de contrats publics. Seuls d’anciens gouverneurs ont été emprisonnés.

Sous la pression de la société civile, une réforme constitutionnelle, votée fin 2013,...

Autres actualités

16 - Janvier - 2018

Emmanuel Macron en visite à Calais pour défendre sa politique migratoire

Le chef de l’Etat et le gouvernement sont critiqués par les associations, la gauche et une partie de la majorité qui estiment que le projet de loi immigration porte atteinte...

13 - Janvier - 2018

Rohingya : la reconnaissance de l’implication de l’armée birmane est un « pas positif » pour Aung San Suu Kyi

La dirigeante birmane a déclaré vendredi que la reconnaissance par l’armée de son implication dans un massacre de cette communauté était une «...

13 - Janvier - 2018

Venezuela  : dialogue ténu au sommet entre le pouvoir et l’opposition

Un accord était en discussion sur la base de la reconnaissance par l’opposition de l’Assemblée nationale constituante en échange de l’ouverture d’un...

12 - Janvier - 2018

Washington exaspéré par son ex-allié pakistanais

Donald Trump regrette de longue date qu’Islamabad tolère des « sanctuaires pour les organisations terroristes ». Donald Trump à Washington, le 9 janvier. Evan...

12 - Janvier - 2018

En Inde du Sud, la politique est un jeu d’acteurs

La star de cinéma Rajinikanth a créé son propre parti politique en vue des élections régionales de 2021. Son projet : réconcilier le spirituel et la...