Au Tribunal spécial pour le Liban, les victimes réclament « la vérité »

30 - Août - 2017

Douze ans après l’assassinat de l’ancien premier ministre Rafic Hariri, les victimes témoignent, en l’absence des accusés.
Sur cette photo du 2 mars 2005, Lama Ghalayini (à gauche), fille d’un homme d’affaires tué dans l’attentat contre le premier ministre libanais Rafic Hariri, peu après que le corps de son père a été retrouvé à côté d’un immeuble, gisant sous des voitures carbonisées. AP

« Est-ce que cela vous gêne que personne n’ait été arrêté à la suite de ces crimes ? », interroge le juge-président du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), David Ré, lundi 28 août. « Oui, cela me gêne énormément, répond sans une hésitation Lama Ghalayini. J’ai l’impression d’être coupable personnellement. » Appelée à témoigner devant le TSL, la jeune femme fait partie des 72 victimes représentées dans le procès des responsables de l’attentat contre l’ancien premier ministre du Liban Rafic Hariri, le 14 février 2005.
Depuis l’ouverture de ce procès le 16 janvier 2014 à Leidschendam, aux Pays-Bas, le procureur a appelé 264 témoins et déposé 2 700 pièces à conviction. Mais aucun des cinq accusés, décrits par le procureur comme « des sympathisants du Hezbollah », n’est dans le box de cette juridiction spéciale, créée par un accord entre les autorités libanaises et les Nations unies. Ils sont donc jugés par défaut pour « complot terroriste ». « Je pense qu’aucun des membres des familles de victimes ne trouvera le repos tant que les criminels n’auront pas été arrêtés, ajoute Lama Ghalayini. Et avec le temps, la frustration s’amplifie. »
Accusés introuvables
Longtemps considéré comme l’accusé-clé de ce procès, Moustapha Badreddine est mort en mai 2016 près de Damas, en Syrie, où il dirigeait les opérations du Hezbollah, la milice chiite libanaise alliée du régime de Bachar Al-Assad. Les autres accusés seraient introuvables. Selon le procureur, Salim Ayache aurait coordonné les opérations et organisé la surveillance de Rafic Hariri, quatre mois avant son assassinat. Hassan Merhi, Hussein Oneissi et Hassan Sabra sont accusés d’avoir préparé une fausse revendication destinée à brouiller les pistes. Ironie de l’histoire, Saad Hariri, l’un des fils du premier ministre assassiné, occupe aujourd’hui le poste de premier ministre, tandis que le Hezbollah domine la scène politique libanaise. Victimes et bourreaux...

Autres actualités

23 - Février - 2019

En Algérie, une révolte inédite contre le cinquième mandat de Bouteflika

Cinquième mandat de Bouteflika : « L’Algérie dit non ! » Accompagnant une photo de foule, l’exclamation barre la « une » du quotidien francophone...

23 - Février - 2019

L’Eglise reconnaît avoir « détruit » des dossiers sur des abus sexuels

L’Eglise a détruit des dossiers sur des auteurs d’abus sexuels dans ses rangs, a admis samedi 23 février le cardinal allemand Reinhard Marx, un proche conseiller du pape...

22 - Février - 2019

Al-Baghouz, dernier réduit de l’Etat islamique et de ses « étrangers »

epuis leurs positions avancées, les combattants antidjihadistes des Forces démocratiques syriennes (FDS) peuvent observer les allers et venues de plusieurs centaines d’hommes,...

22 - Février - 2019

Au Nigeria, l’humoriste Mr Jollof fait campagne en pidgin

Pour toucher le grand public, l’humoriste Mr Jollof a pris le parti de lui parler dans le langage de la rue. Candidat aux élections législatives du samedi 23 février au...

21 - Février - 2019

« La Chine aimerait séduire. La vérité est qu’elle fait peur, à tort ou à raison »

Omniprésente, la Chine est chez nous, en Europe. Elle est là pour rester, avec nous – et contre nous aussi. Si elle va mal, nous allons mal : une Chine fâchée...