Brésil : la présidente Dilma Rousseff destituée

01 - Septembre - 2016

Brésil : la présidente Dilma Rousseff destituée

La dramatisation de sa chute, la dénonciation d’un « coup d’Etat » menaçant la jeune démocratie brésilienne, son passé de guérillera, ses souffrances et sa résistance à la torture sous la dictature militaire (1964-1985) ne lui auront pas assuré la mansuétude de ses juges. Après des heures de débats marqués par les invectives et les larmes, les sénateurs ont, mercredi 31 août, décidé de la destitution de la présidente Dilma Rousseff par 61 voix contre 20, soit bien plus que les deux tiers nécessaires à son départ définitif. Un vote conforme au souhait formé en avril par 60 % de Brésiliens.

La présidente dispose désormais de trente jours pour quitter la résidence présidentielle, le palais de l’Alvorada, à Brasilia, qu’elle occupait depuis son élection en 2010 et dans lequel elle s’était recluse depuis son éloignement du pouvoir, le 12 mai. Elle conserve toutefois ses droits civiques, ce qui lui permettra d’exercer une fonction publique.

Michel Temer, son vice-président, est lui devenu chef d’Etat officiel immédiatement après le scrutin, et a été investi peu après. « Aujourd’hui nous inaugurons une nouvelle ère de deux ans et quatre mois », jusqu’aux prochaines élections présidentielle et législatives fin 2018, et « il faudra en sortir sous les applaudissements des Brésiliens. Cela va être difficile », a-t-il déclaré lors de sa première réunion de cabinet, retransmise en direct à la télévision.

« Le Sénat a pris une décision qui entre dans l’histoire des grandes injustices. Il a commis un coup d’Etat parlementaire », a déclaré l’ancienne guérillera de 68 ans, réaffirmant son « innocence ». « Nous reviendrons », a-t-elle lancé. Accusée de « crime de responsabilité », la dauphine de Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) n’aura cessé au long de son procès de se déclarer honnête et innocente, s’estimant victime d’une terrible injustice. « L’histoire se chargera d’innocenter Dilma Rousseff », a conclu José Eduardo Cardozo, qui fut tout au long du processus l’avocat de la présidente.

Autres actualités

10 - Septembre - 2018

Midterms, J – 57 : la campagne de 2016 pèse sur celle des midterms

L’implication de l’ancien président Barack Obama devrait renforcer la mobilisation du camp démocrate, à moins de deux mois des élections de mi-mandat....

08 - Septembre - 2018

Syrie : après l’échec à Téhéran, compte à rebours pour Idlib

es présidents iranien, turc et russe se sont rencontrés à Téhéran, vendredi. Ils n’ont pas réussi à s’entendre sur le sort à...

08 - Septembre - 2018

Barack Obama sonne la charge contre Donald Trump

L’ancien président a dénoncé, vendredi, le silence des républicains face aux dérives de son successeur et a appelé les démocrates à...

07 - Septembre - 2018

Les Etats-Unis renforcent leur coopération stratégique avec l’Inde

  Washington souffle le froid avec Islamabad, et le chaud avec New Delhi. Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, était en visite dans le sous-continent...

07 - Septembre - 2018

La droite allemande tétanisée par l’extrême droite

Le ministre de l’intérieur conservateur, Horst Seehofer, soutient les manifestants anti-immigration à Chemnitz, condamnés par Angela Merkel.   Sans doute...