Brésil : les cent jours du président Jair Bolsonaro, entre polémiques et maigre bilan
Son discours était sur le point de se conclure quand Jair Bolsonaro, grisé par sa victoire, s’est saisi du drapeau brésilien pour le faire tournoyer devant lui.
Comme ivre de bonheur, le nouveau chef d’Etat lance à la foule en liesse : « Ceci est notre drapeau qui jamais ne sera rouge [couleur de la gauche, celle du Parti des travailleurs, qu’il hait]. S’il doit être rouge, ce sera de notre sang pour le maintenir jaune et vert. » Derrière lui, son vice-président, le général Hamilton Mourao, affiche un sourire crispé. Nous sommes le 1er janvier, à Brasilia. Jair Bolsonaro, 64 ans, capitaine de l’armée, est investi à la tête de l’Etat brésilien.
Miraculé, le leader de l’extrême droite que ses fans appellent « mito » (le mythe) a remporté l’élection, le 28 octobre 2018, face à son adversaire Fernando Haddad du Parti des travailleurs (PT, gauche), porté par une formation sans envergure et sans moyens, après avoir réchappé, de justesse, à l’attaque au couteau d’un déséquilibré.