">

En Irak, le grand retour de l’or noir

05 - Décembre - 2018

L’or noir coule de nouveau à flots en Irak. Après des années de chaos politique, sécuritaire et économique, l’Etat irakien est redevenu, au mois de septembre, le deuxième producteur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
Tout juste sorti de quatre années de guerre contre l’organisation Etat islamique (EI), qui ont affecté une partie de ses infrastructures pétrolières dans le Nord, l’Irak veut recouvrer son attractivité. Avec 4,6 millions de barils de pétrole brut produits chaque jour, le cinquième pays producteur au monde affiche ses ambitions.
L’objectif du nouveau ministre du pétrole, Thamer Al-Ghadhban, nommé en octobre, est de développer les infrastructures et de restructurer le secteur énergétique, grevé par la mauvaise gouvernance et la corruption endémiques, pour atteindre une capacité de production de 5 millions de barils par jour en 2019, dont 3,8 millions dévolus à l’exportation.
Volonté d’ouvrir le pays aux aux compagnies internationales
Jusqu’ici, l’OPEP avait considéré l’Irak comme un convalescent. En 2016, le cartel avait décidé d’une réduction importante de la production pour faire remonter les prix, mais l’ex-Mésopotamie ne s’était pas vraiment conformée aux exigences de ses partenaires, faisant valoir sa situation particulière.
« Même quand les Irakiens prennent des engagements, on sait dans le cartel qu’ils ne les respecteront pas, et, jusqu’à présent, l’OPEP a fermé les yeux », explique Francis Perrin, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). « Maintenant que la production a sérieusement repris, l’OPEP pourrait être moins indulgente », prévient un acteur français du secteur.
« L’intérêt de l’Irak est d’avoir le prix du baril le plus élevé », avait déclaré au Monde M. Al-Ghadhban, début novembre. « J’ai tout vu dans ma carrière : un baril à 2 dollars, un baril à 100 dollars… Ce qui nous importe, c’est d’obtenir un prix juste pour les producteurs et les consommateurs, et un prix stable qui garantisse l’équilibre de notre budget national, composé à 90 % par les revenus du pétrole », avait-il poursuivi, estimant « juste » la stabilisation du prix du baril en octobre au-dessus de 70 dollars (62 euros).
La violente chute des cours, tombés aux alentours de 60 dollars le mois dernier, risque d’avoir des conséquences à Bagdad. Le budget actuellement en discussion au Parlement, qui prévoit 112 milliards de dollars de dépenses et un déficit de 23 milliards, selon une source irakienne, ne serait à l’équilibre qu’avec un baril au-dessus de 70 dollars.

Autres actualités

23 - Mars - 2019

Brexit : un plan « chaotique » en cas de « no deal » révélé dans un document secret

La première ministre britannique, Theresa May, après la conférence de presse, le premier jour d’un sommet européen consacré au Brexit, à Bruxelles,...

22 - Mars - 2019

La Syrie dénonce la position de Trump sur le Golan

L’annonce de Donald Trump en faveur d’une reconnaissance de la souveraineté d’Israël sur la partie du plateau du Golan syrien occupée a suscité de...

22 - Mars - 2019

Deux soldats américains tués en Afghanistan

Deux soldats américains ont été tués vendredi en Afghanistan, a annoncé l’OTAN, vendredi 22 mars. Dans un communiqué, la mission Resolute support...

21 - Mars - 2019

Brexit : Bruxelles et Londres jouent désormais à un jeu dangereux

A mesure que se rapproche l’échéance du Brexit – le 29 mars –, les tractations entre Londres et Bruxelles sont de plus en plus difficiles à suivre. Jeu de...

21 - Mars - 2019

La Chine s’essouffle, le monde s’inquiète

Trop, c’est trop. Pan Shiyi, célèbre président du groupe immobilier chinois Soho, a annoncé lundi 18 mars avoir porté plainte contre les propagateurs...