">

En Russie, des monopoles XXL

09 - Décembre - 2017

Dans tous les secteurs, les entreprises de l’Etat accroissent leur monopole. Le secteur public représente 70 % du PIB du pays.
Le président Vladimir Poutine et Guerman Gref, le patron de la première banque publique russe Sberbank, le 4 août 2016.

Guerman Gref a fêté ses dix ans à la tête de Sberbank, la première banque publique de Russie. L’anniversaire de cet ancien ministre de l’économie, réputé gros travailleur et peu enclin aux cérémonies démonstratives, serait presque passé inaperçu, n’eût été ce commentaire du quotidien Vedomosti, le 4 décembre : « Pour travailler dans la banque d’Etat, Gref a été obligé de se transformer d’économiste libéral en dirigeant autoritaire. » A la verticalité politique imposée par Vladimir Poutine répond celle de barons de l’économie triés sur le volet.
En Russie, une poignée de banques d’Etat domine le marché, distribuant plus de 65 % des prêts aux particuliers et 71 % aux entreprises. Mais partout, les monopoles s’accroissent. La concurrence se réduit comme peau de chagrin dans tous les secteurs, de la construction à l’agroalimentaire. Sans parler de l’énergie. Sur son site, le Service fédéral antimonopole (Federalnaïa antimonopolnaïa sloujba, FAS) recense 300 000 plaintes et traite jusqu’à 60 000 affaires par an – record mondial. Selon cet organisme, créé après la chute de l’URSS, le secteur public représente déjà 70 % du PIB de la Russie. Le FAS n’a cependant aucune marge d’autonomie politique. Il s’abstient donc de s’attaquer aux protégés du Kremlin, qui prospèrent.
Dans une étude publiée le 10 novembre par Ponars Eurasia, un groupe de réflexion sis aux Etats-Unis qui associe une centaine d’universitaires, David Szakonyi, professeur assistant à l’université George-Washington, s’est intéressé à ce phénomène. « L’Etat continue d’intervenir de manière agressive sur les marchés, en adoptant de nouvelles réglementations, en augmentant sa part du PIB et, au bout du compte, en chassant les entreprises privées », écrit-il. Et d’ajouter : « La corruption rampante et la recherche de rentes sont endémiques et liées à cette fusion de l’Etat et de l’économie. »

Autres actualités

05 - Novembre - 2019

Au Burkina Faso, l’assistance à double tranchant de la France

Après le Tchad, et avant le Mali, la ministre française des armées, Florence Parly était lundi 4 novembre au Burkina Faso, où les attaques terroristes et les...

04 - Novembre - 2019

Au Pakistan, le premier ministre Imran Khan face à la colère de milliers de manifestants

C’est une alerte sérieuse pour le premier ministre pakistanais, Imran Khan, la première depuis son élection en juillet 2018. Des milliers de manifestants se sont...

04 - Novembre - 2019

RDC : assassinat d’un animateur radio impliqué dans la lutte contre Ebola

Un animateur de radio locale, impliqué dans la lutte contre la maladie à virus Ebola, a été assassiné dans le nord-est de la République...

02 - Novembre - 2019

Hongkong : nouveaux affrontements avec la police lors d’une manifestation non autorisée

Près de cinq mois après le début de la contestation, leur mouvement ne montre aucun signe de recul. Vêtus de noir et portant des masques sur le visage en dépit...

02 - Novembre - 2019

Au Liban, le mouvement de protestation se laisse un répit en attendant le nouveau gouvernement

Trois jours après la capitulation du premier ministre Saad Hariri face à la colère de la rue, le Liban hésite entre retour à la normale et poursuite de la...