En Turquie, Erdogan est le chef de l’entreprise de défense

23 - Février - 2018

Depuis le coup d’Etat raté de juillet 2016, la Turquie n’a de cesse de vouloir renforcer ses capacités militaires. Et son président a une obsession : se passer de plus en plus de ses partenaires étrangers et développer sa propre industrie.

Dimanche 21 janvier, au deuxième jour de l’opération militaire turque sur la région d’Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie, une photographie faisait la « une » des médias progouvernementaux. Prise depuis le centre de commandement des opérations à Hatay, la région qui, au sud de la Turquie, jouxte l’enclave syrienne d’Afrin, elle montrait deux personnes en civil en train de suivre sur des écrans la progression des drones militaires en action.

Tous deux sont des membres de la famille du président Recep Tayyip Erdogan. L’un est Bilal Erdogan, son fils cadet, l’autre est Selçuk Bayraktar, son gendre, le mari de sa fille cadette, Sümeyye.
Jeune ingénieur formé aux Etats-Unis, Selçuk Bayraktar était présent en qualité de directeur technique de Baykar Makina, l’entreprise fondée par son père qui produit des drones armés et non armés pour l’armée turque. Venu observer les performances de ses engins, il s’est réjoui sur son compte Twitter : « Nos nouvelles technologies, authentiques, ont entamé leur mission à Afrin. »
Une ambition sans limite
Partie de rien, l’entreprise familiale est devenue le principal fournisseur de drones pour l’armée qui les a utilisés dans le cadre de ses opérations au sud-est du pays contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en guerre contre Ankara depuis 1984, et elle continue de le faire à Afrin. Le succès de Baykar Makina flatte les ambitions de Recep Tayyip Erdogan, soucieux de voir émerger une « nouvelle Turquie », offensive et sûre d’elle, moins dépendante de ses alliés occidentaux.

La campagne militaire entamée le 20 janvier à Afrin contre les Unités de protection du peuple (YPG), milices kurdes cousines du PKK, sert de vitrine aux progrès de l’industrie turque de défense. Au lendemain de son lancement, les médias ont été invités par le premier ministre turc, Binali Yildirim, à vanter l’utilisation « à plus de 75 % » d’armes et de munitions...

Autres actualités

03 - Mai - 2019

Cameroun : une chercheuse de Human Rights Watch interdite d’entrée sur le territoire

Une chercheuse de Human Rights Watch (HRW) travaillant sur le conflit en zone anglophone s’est vu refuser, mi-avril, l’entrée sur le territoire camerounais, a...

02 - Mai - 2019

En Bulgarie, un scandale de détournements de fonds européens secoue le gouvernement

C’est écrit sur une petite pancarte. A l’entrée du village de Dolna Banya, au centre de la Bulgarie, l’Hôtel Nikol a touché des fonds européens...

02 - Mai - 2019

Exécutions en Arabie saoudite : « La paralysie et l’hypocrisie continuent de régner au sein des nations »

Après l’affaire Jamal Khashoggi [l’assassinat du journaliste saoudien à Istanbul en 2018], le royaume saoudien s’est retrouvé au pied du mur. Etre au ban...

01 - Mai - 2019

Julian Assange condamné à près d’un an de prison pour violation des conditions de sa liberté provisoire au Royaume-Uni

Le cofondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a été condamné à cinquante semaines de prison par un tribunal londonien, mercredi 1er mai, pour violation des conditions...

01 - Mai - 2019

En Algérie, le FLN élit Mohamed Djemai à sa tête

Le comité central du Front de libération nationale (FLN) a élu, mardi 30 avril, Mohamed Djemai, un homme d’affaires de 50 ans, au poste de secrétaire...