Exécutions en Arabie saoudite : « La paralysie et l’hypocrisie continuent de régner au sein des nations »
Après l’affaire Jamal Khashoggi [l’assassinat du journaliste saoudien à Istanbul en 2018], le royaume saoudien s’est retrouvé au pied du mur. Etre au ban des nations, ne plus regarder vers l’avenir et ne voir qu’impies, ennemis, opposants, dissidents, terroristes à abattre ou à éliminer, quel qu’en soit le prix. Une autre possibilité eut été le choix d’une certaine ouverture (peut-être progressive au début) mais réelle, sincère et visible.
Malheureusement ce ne fut pas le chemin choisi. Les spadassins du royaume ont beau porter partout la voix de Riyad, le temps du pouvoir pétrolier et monétaire prend fin. Hier, le secteur privé international se battait pour commercer avec l’Arabie saoudite quel qu’en soit le prix, aujourd’hui, il se bouche le nez, demain, il aura honte.
J’ai, pour ma part, été (comme d’autres dirigeants d’ONG internationales) approché à plusieurs reprises par la diplomatie saoudienne. J’ai eu l’occasion de les rencontrer, notamment au sein de leur ambassade à Bruxelles en novembre 2018 pour aborder avec eux l’avenir, le dialogue et l’engagement de la politique du prince héritier Mohammed Ben Salman (MBS) en ce qui concerne l’application de la peine de mort. Ils me disaient que les choses avançaient, bougeaient dans un environnement tribal et ultra-conservateur qu’il fallait prendre en compte.