Huawei soupçonné d’un vol massif de données aux Pays-Bas

16 - Mai - 2019

De nouveaux soupçons concernant une possible implication du géant chinois des télécoms Huawei dans un vol massif de données existent aux Pays-Bas alors qu’aux Etats-Unis, l’administration Trump bannit officiellement la compagnie du marché américain. Les services de renseignement (AIVD) refusent tout commentaire mais ils auraient, selon diverses sources, lancé une enquête pour déterminer si l’un des trois grands opérateurs nationaux – Vodafone, KPN et T-Mobile/Tele2 – a été victime de « portes dérobées » qui auraient permis à Huawei de mener des opérations d’espionnage. Un porte-parole de la société chinoise, interrogé par le journal De Volkskrant, a démenti toute implication, affirmant que « partout où nous faisons des affaires, nous respectons la législation et nous protégeons les données privées de nos clients ». 

La plupart des opérateurs des Pays-Bas ont déjà recours à la technologie de Huawei (antennes, logiciels etc.) et le gouvernement devait, en théorie, se prononcer à bref délai sur la participation du groupe chinois au développement du réseau 5G dans le royaume. Une autre affaire d’espionnage, révélée en avril, avait déjà semé le doute et déclenché une enquête officielle.
ASML, une entreprise de haute technologie informatique, a dû admettre qu’elle avait été victime, durant plusieurs années, d’un vol massif de données qui pourrait se chiffrer à des centaines de millions d’euros. Des cadres de ce groupe, qui emploie 19 000 personnes dans le monde, avaient des liens avec le ministère de la science et de la technologie chinois et lui auraient permis d’avoir accès au réseau interne de la filiale américaine de l’entreprise. Une série de données, incluant des secrets de fabrication, était ainsi devenue accessible à XTAL, concurrent chinois d’ASML. Il avait ainsi pu rafler des clients de l’entreprise néerlandaise, fournisseur du Coréen Samsung notamment. Le patron d’ASML, Peter Wennink, s’est toutefois efforcé de démentir toute implication de l’Etat chinois dans cette affaire.
En mars, la Commission européenne prônait donc « une démarche coordonnée de sécurisation des futurs réseaux 5G »
Si l’Australie, le Japon et la Nouvelle-Zélande campent sur la même ligne que les Etats-Unis, les Pays-Bas et l’Union européenne (UE) sont plongés en plein dilemme. Les alternatives offertes par les sociétés européennes, Nokia et Ericsson par exemple, sont plus chères et souvent jugées moins performantes. Et même si elle décrivait, en avril, avant un sommet UE-Chine à Bruxelles, Pékin comme un « rival systémique », l’Europe n’entend ni apparaître comme suiviste par rapport à Washington, ni inconsciente des potentielles implications politiques d’un bannissement de Huawei.

Autres actualités

07 - Avril - 2020

Génocide des Tutsi au Rwanda : la commission de recherche détaille sa méthode et ses moyens

Une méthodologie stricte et rigoureuse mais aucune révélation pour l’instant. Comme elle s’y était engagée, la commission de recherche sur les...

07 - Avril - 2020

Coronavirus : Singapour face à une « deuxième vague »

Les spécificités d’un « modèle » singapourien vanté pour son efficacité dans la lutte contre la prolifération du Covid-19 sont...

06 - Avril - 2020

Rama Yade : « Seule l’Afrique, avec sa jeunesse en perpétuel mouvement, apparaît en capacité de penser la destinée collective de l’humanité »

Pour l’ancienne secrétaire d’Etat, l’Afrique peut présenter dès maintenant un agenda de rupture pour relancer le multilatéralisme. Ce continent...

06 - Avril - 2020

En Angola, la population traîne les pieds face à l’état d’urgence contre le coronavirus

C’est le cri du cœur et du ventre, partagé dans toute l’Afrique par la population des villes soumises à l’état d’urgence, au confinement ou au...

04 - Avril - 2020

Keir Starmer élu à la tête du Parti travailliste britannique

Les adhérents du Parti travailliste britannique ont désigné, samedi 4 avril, le centriste et europhile Keir Starmer comme nouveau chef pour succéder au très...