« Il faut s’attendre à des jours de braise et de colère à Jérusalem »

28 - Décembre - 2017

Christophe Ayad, chef du service international du « Monde », revient sur la faible mobilisation palestinienne après la reconnaissance par Trump de la ville sainte comme capitale d’Israël.

Donald Trump et Jared Kushner doivent se dire qu’ils avaient bien raison, qu’il n’y avait pas de quoi faire tout un foin diplomatique et pousser des hauts cris aux Nations unies après l’annonce par le président américain de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël. La preuve ? Les principaux concernés, les Palestiniens, ont à peine manifesté.
Le « jour de colère », décrété par l’Autorité palestinienne, vendredi 8 décembre, deux jours après le discours de Donald Trump, a été plus suivi par les journalistes que par les jeunes manifestants, hormis quelques échauffourées.
Après tout, doivent penser le président américain et son gendre, qui exerce auprès de lui les fonctions de conseiller spécial pour le Proche-Orient malgré une grande proximité avec la droite israélienne, eux aussi auraient compris l’évidence : Jérusalem est déjà la capitale d’Israël, et cette reconnaissance ne fait qu’entériner un « état de fait ».

Mutation dangereuse du conflit israélo-palestinien
Une fois de plus, le conflit israélo-palestinien a déjoué les attentes. La première Intifada n’avait-elle pas éclaté, en 1987, à la suite d’un accident entre un camion israélien et une voiture palestinienne – qui avait tué quatre Palestiniens ?
A Jérusalem, les vendredis suivants ont été plus calmes encore que le premier « jour de colère ». La preuve d’une lassitude, d’une résignation, ou encore du discrédit de l’Autorité palestinienne, dont les mots d’ordre ne sont plus suivis ? Probablement, mais pas seulement. C’est aussi la preuve d’une mutation dangereuse du conflit israélo-palestinien.
Car il faudrait être fou pour croire que Jérusalem n’importe pas aux Palestiniens, ceux qui résident dans la ville trois fois sainte, comme les autres. Seulement, ils ne croient plus aux discours, ni à ceux de leurs chefs qui les appellent à se soulever après les avoir tant de fois réprimés, ni même à ceux du président des Etats-Unis...

Autres actualités

09 - Avril - 2019

En Algérie, qui pour assurer l’intérim de Bouteflika ?

Qui assurera l’intérim d’Abdelaziz Bouteflika en Algérie ? Alors que le Parlement doit entériner le processus, mardi 9 avril, le remplaçant...

09 - Avril - 2019

« Donald Trump cherche à noyauter la Fed »

On croyait que l’argent était sacré. Même pour Donald Trump. Et voilà le président qui s’emploie, à mi-mandat, à nommer des...

08 - Avril - 2019

Israël : l’annexion des colonies de Cisjordanie, ultime promesse électorale de Nétanyahou

Une campagne épileptique, animée par des scandales et des mensonges calculés. Des sondages incertains et sans dynamique claire, qui en disent autant sur la force des...

08 - Avril - 2019

En Afrique subsaharienne, la pollution domestique affecte fortement l’espérance de vie

L’ouest de l’Afrique subsaharienne respire mal. Cette région est la deuxième plus polluée au monde après l’Asie du Sud en ce qui concerne les...

06 - Avril - 2019

Damas, Moscou et les restes d’un soldat israélien disparu en 1982

Si l’intervention russe en Syrie a sauvé Bachar Al-Assad d’une chute programmée et lui a permis de reconquérir la plupart des territoires rebelles, son alliance...