Israël renforce sa présence militaire autour de la bande de Gaza après un tir de roquette
Une roquette tirée de la bande de Gaza dans la nuit de dimanche à lundi 25 mars a touché une maison à Mishmeret, village situé à une trentaines de km au nord de Tel-Aviv, faisant sept blessés légers, quatre adultes et trois enfants, dont un bébé. Ils ont tous été hospitalisés. Mishmeret est situé à plus de 80 km de la bande de Gaza, une distance rarement atteinte par les roquettes tirées de cet endroit.
Depuis les Etats-Unis, où il est en visite officiel, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a promis de répondre « avec force » à cette attaque. Dans la foulée, l’armée israélienne, qui accuse le mouvement islamiste Hamas d’être l’auteur du tir, a annoncé qu’elle renforcerait immédiatement ses positions autour de la bande de Gaza.
Un organisme relevant du ministère de la défense israélien a également annoncé la fermeture des points de passage pour les personnes et les biens entre Israël et la Bande de Gaza.
M. Nétanyahou, en campagne électorale pour conserver son poste à l’issue des législatives prévues le 9 avril, doit rencontrer le président américain, Donald Trump. « J’ai décidé, au vu des événements sécuritaires, de raccourcir ma visite aux Etats-Unis. Dans quelques heures, je rencontrerai le président Trump et juste après je reviendrai en Israël pour diriger de près nos opérations », a-t-il dit dans une vidéo diffusée par ses services. Il devait initialement dîner à nouveau avec M. Trump mardi.
Israël et le Hamas se sont livrés trois guerres dans la bande de Gaza depuis que le mouvement islamiste, qui refuse d’admettre l’existence d’Israël, y a pris le pouvoir par la force en 2007 après que la communauté internationale eut refusé de reconnaître sa victoire choc aux élections parlementaires palestiniennes.
Les deux camps ont à nouveau frôlé la guerre en 2018. Après un cessez-le-feu informel en novembre et à l’approche du premier anniversaire du début des manifestations de « la marche du retour », les tensions n’ont cessé d’augmenter ces dernières semaines autour de l’enclave.
Ce tir de cette roquette survient après que deux roquettes ont été tirées vers la région de Tel-Aviv à partir de la bande de Gaza le 14 mars. Aucun blessé n’avait été rapporté. En représailles, Israël avait conduit une centaine de frappes contre des positions du Hamas, dont un important site souterrain de fabrication de roquettes, selon l’armée. Quatre Palestiniens avaient été blessés lors de ces frappes.
Le Hamas et le Jihad islamique, la deuxième faction armée, ont la semaine dernière démenti être à l’origine des tirs en direction de Tel-Aviv, laissant supposer que ceux-ci pourraient être le fait de groupes rivaux ou dissidents. Israël a assuré que le coupable était bien le Hamas mais la presse israélienne avait expliqué que les roquettes de type Fajr pourraient être parties malencontreusement en direction de Tel-Aviv lors d’une intervention de maintenance.
Depuis mars 2018, 193 Palestiniens ont été tués et plus de 6 000 blessés par balles, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations unies (ONU).