Israël : un soldat reconnu coupable d’homicide sur un Palestinien

04 - Janvier - 2017

Israël : un soldat reconnu coupable d’homicide sur un Palestinien

Le tribunal militaire israélien de Jaffa a déclaré coupable d’homicide Elor Azaria, un soldat franco-israélien, mercredi 4 janvier. Le militaire accusé d’avoir achevé un assaillant palestinien blessé, après des mois d’un procès exceptionnel qui divise profondément ses compatriotes. La sentence sera prononcée à une date ultérieure.
Elor Azaria a agi « sans raison » et « le terroriste ne présentait pas de menace », a déclaré la juge Maya Hellel, récusant un des principaux arguments de la défense. Dès l’ouverture du procès, le 9 mai 2016, l’avocat d’Elor Azaria avait en effet invoqué un « acte de légitime défense » puisque le « terroriste » palestinien pouvait porter une ceinture d’explosifs. « Il savait ce qu’il faisait », a poursuivi Maya Heller, avant de reprocher au jeune homme de ne pas avoir suivi le protocole de l’armée israélienne.

Si la décision des juges était tant attendue, c’est parce que l’affaire a pris une tournure symbolique et politique sans précédent en Israël. Il ne s’agit en effet pas simplement de juger un jeune soldat inexpérimenté qui a tiré sur un homme à terre. L’affaire Azaria concentre les tensions et les non-dits en Israël comme l’occupation, les tensions entre religieux et laïcs, le terrorisme et sa répression. Le quotidien Haaretz parlait mercredi matin d’un des procès les plus suivis dans l’histoire de l’armée israélienne.
Accusé d’homicide, Eloz Azaria encourt une peine maximale de vingt ans de prison. Certains hommes politiques ont déjà demandé à ce que le jeune soldat soit grâcié, et son avocat a promis de faire appel.
A Tel Aviv, des centaines de manifestants s’étaient rassemblés mercredi matin près du quartier général militaire pour manifester leur soutien à Elor Azaria.
Des accusations d’exécutions extrajudiciaires sont régulièrement formulées contre l’armée israélienne par des organisations non gouvernementales telles qu’Amnesty International. D’autant que cette fois, la scène a été filmée par un membre de l’association israélienne B’Tselem, qui défend les droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés.

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