L’extrême droite entre au gouvernement en Estonie

30 - Avril - 2019

Pour la cérémonie de prestation de serment du nouveau gouvernement estonien, lundi 29 avril, devant le Parlement, la présidente de la petite République balte, Kersti Kaljulaid, est venue habillée d’un sweat-shirt blanc, barré du slogan « Sona on vaba » – littéralement, « la parole est libre ».
Le message ne pouvait être plus clair, alors que, pour la première fois, une formation d’extrême droite, EKRE (Parti conservateur d’Estonie), arrivé en troisième position aux législatives du 3 mars avec 17,8 % des votes, entre au gouvernement, sous la direction du centriste et premier ministre sortant, Jüri Ratas.

Les inquiétudes des détracteurs de ce parti, qui dénoncent déjà des attaques contre la liberté d’expression, n’auront pas été apaisées par l’attitude de son dirigeant, Mart Helme, nommé à l’intérieur, et de son fils, Martin Helme, aux finances. Devant le Parlement, tous deux ont fait le signe des suprémacistes blancs américains, imitant un de leurs députés qui avait choqué le pays lors de sa prestation de serment. EKRE décroche cinq portefeuilles ministériels : l’intérieur, les finances, l’environnement, les affaires rurales et le commerce.
Avant le scrutin, Jüri Rata avait pourtant exclu tout rapprochement avec EKRE. Créé en 2015, le parti eurosceptique et antimigrant a fait campagne sur le rejet des élites et du multiculturalisme, du droit à l’avortement, des droits des homosexuels et ceux de la minorité russophone.

Collaboration avec EKRE « nuisible »
Mais le 3 mars, les centristes, avec 23,1 % des voix, sont arrivés en seconde position, derrière le Parti de la réforme (28,9 %), dont la chef de file a d’abord tenté de former un gouvernement. Sans succès. Quelques jours après le scrutin, Jüri Rata a fait savoir qu’il était prêt à s’allier avec les conservateurs et l’extrême droite. Un empressement suspect pour l’opposition, sachant qu’EKRE se présente comme très antirusse et que le Parti du centre est celui de la minorité russophone. « Au final, constate le politologue Juhan Kivirähk, c’est l’intérêt du parti qui a prévalu avant celui du pays. »

Autres actualités

02 - Octobre - 2024

Entre Israël et l’Iran, la crainte d’une guerre régionale

Téhéran a tiré près de deux cents missiles balistiques en direction d’Israël, mardi soir, en riposte aux incursions de l’armée de l’Etat...

26 - Septembre - 2024

Proche-Orient : Paris et Washington s’unissent pour obtenir un cessez-le-feu au Liban

Alors que le conflit entre Israël et le Hezbollah menace d’embraser la région, plusieurs pays ont rejoint l’initiative franco-américaine qui vise à «...

24 - Septembre - 2024

Au Kenya, le président William Ruto pousse les jeunes à émigrer

Nairobi négocie des accords avec des pays à la population vieillissante, comme l’Allemagne et le Canada, pour y envoyer des travailleurs. Une façon, aussi,...

23 - Septembre - 2024

Entre Israël et le Hezbollah, le pari risqué de l’escalade

Les frappes de part et d’autre de la frontière se sont intensifiées lundi matin, marquant un pas supplémentaire dans la guerre d’usure engagée depuis...

20 - Septembre - 2024

Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, promet « l’enfer » à Israël en cas d’invasion du Liban sud

Le leader chiite a reconnu, lors d’une intervention télévisée, que l’attaque des bipeurs et des talkies-walkies a porté un « coup...
']); _gaq.push(['_trackPageview']); (function() { var ga = document.createElement('script'); ga.type = 'text/javascript'; ga.async = true; ga.src = ('https:' == document.location.protocol ? 'https://ssl' : 'http://www') + '.google-analytics.com/ga.js'; var s = document.getElementsByTagName('script')[0]; s.parentNode.insertBefore(ga, s); })();