L’interminable descente aux enfers du Venezuela
Depuis trois ans, 2,3 millions de Vénézuéliens ont fui leur pays. Et ce n’est pas le plan économique surréaliste présenté, le 20 août, par le président Maduro, qui remettra le pays sur les rails.
Editorial du « Monde ». Qualifier la situation au Venezuela de catastrophique est un triste euphémisme. Ses habitants fuient le pays par dizaines de milliers, provoquant un exode sans précédent sur les routes d’Amérique latine. Ce ne sont plus, désormais, les diplômés ni les membres de la bourgeoisie vénézuélienne qui s’en vont, ce sont, surtout, les gens des classes modestes. Ils partent à pied, un baluchon sur le dos ou une valise à roulettes à la main. Ils traversent la Colombie, qui abrite déjà près de 1 million de leurs compatriotes et n’en veut plus. Ils font des milliers de kilomètres pour traverser encore l’Equateur, atteindre le Pérou, le Chili, le Brésil, où, espèrent-ils, ils pourront trouver de quoi vivre et permettre à leur famille restée au Venezuela de survivre.
Beaucoup d’entre eux ont cru à la « révolution bolivarienne » du chavisme et à l’avenir radieux vanté par Nicolas Maduro. Aujourd’hui, ils sont désespérés et se heurtent à des gouvernements voisins de moins en moins accueillants.