">

« La banalisation, le double je de Trump »

09 - Février - 2017

« La banalisation, le double je de Trump »

Un petit oubli ? En ôtant la spécificité juive de l’Holocauste, le président américain participe, selon l’historienne Stéphanie Courouble-Share, à la banalisation du génocide nazi.

Par Stéphanie Courouble-Share (Historienne et spécialiste du négationnisme)
« C’est avec un cœur lourd et un esprit sombre que nous honorons et nous nous rappelons des victimes, les survivants, les héros de l’Holocauste. Il est impossible de véritablement comprendre la dépravation et l’horreur infligées aux innocents par la terreur nazie. » C’est par ces mots que le président des Etats-Unis, Donald Trump a choisi de commémorer la journée internationale de l’Holocauste, le 27 janvier dernier. Or, il s’agit là d’une grave déclaration car elle passe sous silence la spécificité juive du génocide nazi. C’est ce qu’a remarqué le Mémorial de Yad Vashem (Jérusalem) qui a réagi par voie de communiqué et rappelé que la Shoah, crime perpétré par l’Allemagne nazie et ses collaborateurs, a vu 6 millions de juifs assassinés sur une courte période et qu’elle constitue en ce sens, un génocide sans précédent. Cette mise au point était des plus nécessaires, car les propos de Donald Trump, loin d’être anodins, sont inquiétants à plusieurs égards.

Des propos dangereux mais qui ne sont pas du négationnisme
Suite à ces critiques, le 29 janvier, Reince Priebus, secrétaire général de la Maison Blanche, a justifié les propos du président en expliquant que « tout le monde avait souffert de l’Holocauste, y compris les Juifs ». Pourtant, et même si la phrase incriminée a été sortie de son contexte, puisque ailleurs dans le communiqué, le secrétaire faisait allusion à la spécificité du génocide juif, il reste qu’il s’agit là d’une rhétorique inclusive inacceptable.
Quelques jours après ces faits, l’historienne américaine et spécialiste du négationnisme, Déborah Lipstadt, réagissait également contre les propos de Trump dans un article publié le 30 janvier dans The Atlantic, estimant qu’ils relevaient du négationnisme « soft ». L’incrimination dite dans ces termes, n’est à mon avis pas justifiée. Car le négationnisme, trop souvent galvaudé dans sa définition, se doit d’être bien défini pour pouvoir mieux le combattre. Le négationnisme, c’est à la fois la négation du crime - le génocide des Juifs - et la négation de l’arme du crime - les chambres à gaz -, avec bien sûr, des nuances et des degrés chez les négationnistes. Outre celle de la Shoah, on peut aussi parler de négation du génocide des Arméniens, des Tutsis, des Cambodgiens.
Une volonté de déjudaïser le génocide et le banaliser.

Autres actualités

26 - Novembre - 2019

Irak : un manifestant tué et des dizaines de blessés lors de manifestations à Bagdad et dans le sud

Un manifestant a été tué dans le centre de Bagdad, mardi 26 novembre, par des balles en caoutchouc tirées par les forces de l’ordre, selon des médecins...

25 - Novembre - 2019

Le conducteur du camion dans lequel 39 migrants vietnamiens sont morts plaide coupable d’aide à l’immigration illégale

Le chauffeur du camion frigorifique, où 39 migrants vietnamiens ont été retrouvés morts en octobre en Angleterre, a plaidé coupable, lundi 25 novembre,...

25 - Novembre - 2019

Le responsable de Human Rights Watch en Israël a été expulsé du pays

« Je ne me souviens pas d’une autre démocratie ayant bloqué l’accès à un chercheur de Human Rights Watch (HRW) », a déploré le...

23 - Novembre - 2019

En Iran, une fuite en avant répressive

La féroce répression qui vient de s’abattre sur les mouvements de protestation hostiles au régime iranien constitue un tournant dans l’histoire de la...

23 - Novembre - 2019

En Allemagne, la présidente de la CDU renforce son autorité sur un parti en mal d’unité

D’aucuns s’attendaient à une journée houleuse, à des règlements de comptes à couteaux tirés, voire, peut-être, à une...