">

La Canada accorde l’asile à une jeune Saoudienne

12 - Janvier - 2019

La Saoudienne Rahaf Mohammed al-Qunun, juste avant qu’elle ne quitte l’aéroport de Bangkok pour rejoindre le Canada, le 11 janvier. 

L’adolescente saoudienne qui a fui son pays, affirmant que sa vie était en danger si elle rentrait, a obtenu l’asile au Canada. Bloquée en Thaïlande, Rahaf Mohammed al-Qunun a embarqué, vendredi 11 janvier au soir à bord d’un vol Korean Airlines pour Séoul avant de prendre un avion pour Toronto, où elle devait arriver samedi.

L’annonce a été faite, vendredi, par le premier ministre canadien, Justin Trudeau, qui a indiqué avoir répondu favorablement à une demande du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés pour accueillir la jeune femme, qui aura 18 ans en mars. « Le Canada est un pays qui comprend l’importance de défendre les droits humains et de défendre les droits des femmes », a-t-il déclaré.

L’adolescente saoudienne avait profité d’un voyage au Koweït pour gagner la Thaïlande dans l’espoir de demander ensuite l’asile à l’Australie. A la suite de l’intervention des autorités saoudiennes, et notamment de son père, puissant gouverneur, elle avait vu son visa annulé. Elle s’était barricadée en début de semaine dans une chambre d’hôtel de l’aéroport de Bangkok pour éviter son extradition vers l’Arabie saoudite où, affirmait-elle, sa famille menaçait de la tuer. Le chef des services thaïlandais de l’immigration a confirmé, vendredi, que son « son souhait était de se rendre au Canada » et qu’elle a refusé de rencontrer son père et son frère.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le Canada isolé dans la crise diplomatique avec l’Arabie saoudite

En acceptant cette demande d’asile, Ottawa prend le risque de voir, de nouveau, s’envenimer des relations déjà fortement détériorées avec l’Arabie saoudite sur les terrains diplomatique et commercial. Ottawa avait durci le ton en août dernier face à Riyad, reprochant au royaume ultraconservateur – dans un Tweet de la ministre des affaires étrangères Chrystia Freeland – d’avoir arrêté plusieurs militantes des droits des femmes. Parmi elles se trouvait Samar Badawi, sœur de Raif Badawi, blogueur dissident emprisonné en Arabie saoudite, dont la femme et les trois enfants sont réfugiés au Canada.

Vendredi, Ensaf Haidar, épouse de Raif Badaoui, a souligné le rôle joué par la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, dans l’accueil de la jeune Saoudienne au Canada. C’est « la véritable héroïne qui a empêché son renvoi de la Thaïlande vers le Koweït », a-t-elle écrit sur Twitter.

Mme Freeland avait, par ailleurs, joué un rôle moteur dans la décision du Canada d’imposer, le 29 novembre 2018, des sanctions contre 17 ressortissants saoudiens responsables ou complices, selon le Canada, du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi commis le 2 octobre 2018 à Istanbul. Leurs avoirs au Canada sont gelés et leur accès au Canada interdit.

Autres actualités

21 - Janvier - 2019

Macron promeut la France en plein mouvement des « gilets jaunes »

Emmanuel Macron, Edouard Philippe et l’ensemble des ministres du gouvernement devaient recevoir lundi 21 janvier le gotha mondial des affaires au château de Versailles pour la...

20 - Janvier - 2019

Les derniers adieux de Gdansk à Pawel Adamowicz, son maire assassiné

Officiellement, ce ne sont pas des funérailles nationales, mais dans les faits, elles sont royales. En Pologne, moins d’une semaine après l’attaque au couteau qui lui a...

20 - Janvier - 2019

Syrie : attentats à Damas et Afrine

La Syrie a été secouée, dimanche 20 janvier par deux attentats, dans la capitale, Damas, et à Afrine, dans la province d’Alep. A Damas, l’explosion en...

19 - Janvier - 2019

Brexit : « Un second référendum ne peut être que la dernière des options »

Gina Miller est une des principales figures de la campagne britannique pour faire annuler le Brexit. Et pourtant, même cette femme d’affaires de 53 ans, qui s’est fait...

19 - Janvier - 2019

La justice américaine s’empare du scandale des dettes cachées par le Mozambique

Sa signature est sur tous les documents compromettants, et son nom est, depuis le début, synonyme du fiasco de la dette cachée mozambicaine : Manuel Chang, ministre des finances du...