La République démocratique du Congo a enfin un premier ministre

21 - Mai - 2019

Quatre mois après son arrivée au pouvoir, le président Félix Tshisekedi a nommé, lundi 20 mai, son premier ministre à la suite d’âpres négociations avec son prédécesseur, Joseph Kabila. Un ­consensus a fini par être trouvé, alors que des experts du Fonds monétaire international se trouvent sur place pour examiner les comptes publics en vue d’une ­reprise du partenariat avec la RDC, à l’arrêt depuis fin 2012.

Le nouveau chef de gouvernement, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, 74 ans, n’incarne pas vraiment un nouveau cap. Ce docteur en sciences économiques enseignant à l’université de Kinshasa, a derrière lui une carrière de technocrate serviteur de Mobutu Sese Seko, dont il a été vice-ministre, conseiller, puis ministre. Depuis 2014, il dirigeait la Société nationale des chemins de fer congolais.
C’est bien Joseph Kabila qui va constituer une grande partie du gouvernement.
A ce curriculum bien rempli s’ajoute un détail qui compte : il est originaire de la région du Katanga, comme l’ex-président Kabila. Ce dernier continue d’exercer son influence, renforcée par une majorité écrasante obtenue par sa formation au Parlement et dans les assemblées provinciales. C’est bien Joseph Kabila qui va constituer une grande partie du prochain gouvernement et placer ses hommes à la tête des ministères-clés.

Félix Tshisekedi lui doit son accession au pouvoir à l’issue d’un accord négocié avant la proclamation des résultats à la présidentielle du 30 décembre 2018, contestés par son rival de l’opposition, Martin Fayulu, qui continue de se considérer comme le « président élu » et dont le principal soutien n’est autre que le riche homme d’affaires et ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi.
Retour d’exil
Cet ancien proche de Kabila avait été contraint à l’exil et poursuivi en justice. Sa condamnation à trois ans de prison dans une ­affaire immobilière a finalement été annulée. Et Félix Tshisekedi est parvenu à négocier les conditions de son retour avec Kabila, avec l’espoir de pouvoir neutraliser ce dernier. Pour ce faire, le nouveau président ramène à ses côtés ses alliés de l’opposition d’autrefois. Le jet privé de Katumbi s’est posé ce lundi à Lubumbashi, trois ans après son départ contraint du pays. Ses conseillers ne parlent plus d’une « élection trafiquée ».
Après avoir exprimé ses doutes sur des résultats jugés « non ­conformes » à la vérité des urnes, le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a, lui aussi, changé de position, pris de court par les Etats-Unis, qui ont choisi de soutenir M. Tshisekedi. Ce lundi, à Kinshasa, M. Le Drian a salué « une vraie élection démocratique » et a annoncé une aide de 300 millions d’euros à la RDC.

Autres actualités

09 - Mars - 2019

La Chine affiche ses ambitions

L’ascension économique de la Chine est maintenant une odyssée familière qui, en quatre décennies, a bouleversé le paysage mondial. Plus récente, sa...

09 - Mars - 2019

Dans les rues d’Alger, la mobilisation massive des femmes

La rangée d’hommes, avec casques bleus et boucliers antiémeutes, n’est qu’à une poignée de mètres d’elles. Assises sur une marche,...

08 - Mars - 2019

En Thaïlande, un parti d’opposition dissous pour « acte hostile » à la monarchie

La dissolution prononcée, jeudi 7 mars, à l’encontre du parti Thai Raksa Chart (Parti de la sauvegarde de la Thaïlande) illustre la volonté de la junte militaire...

08 - Mars - 2019

Bras de fer entre Londres et Téhéran autour d’une ressortissante britannique détenue en Iran

Le gouvernement britannique a annoncé accorder la protection diplomatique à Nazanin Zaghari-Ratcliffe, une Irano-Britannique emprisonnée à Téhéran depuis...

07 - Mars - 2019

En Algérie, le front du « cinquième mandat » se fissure

Alors que les Algériens se préparent à manifester de nouveau, vendredi 8 mars, contre un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, absent du pays...