">

Le Caire embarrassé après l’aveu de sa coopération militaire avec Israël

07 - Janvier - 2019

L’effet d’annonce était garanti. Dans une interview accordée à la télévision américaine, le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, a évoqué la coopération militaire entre l’Egypte et Israël dans le nord du Sinaï. Jusqu’alors, aucun des deux pays ne s’était officiellement exprimé à ce sujet. L’ambassadeur d’Egypte aux Etats-Unis, Yasser Reda, a d’ailleurs exigé de la chaîne concernée, CBS News, qu’elle ne passe pas l’interview. Refusant d’obtempérer, celle-ci l’a diffusée dimanche 6 janvier.

Au cours de l’entretien, Abdel Fattah Al-Sissi « a confirmé que son armée travaillait avec Israël contre les terroristes dans le nord du Sinaï », avait indiqué CBS News le 3 janvier. Dans cette région montagneuse bordant Israël et la bande de Gaza, l’armée égyptienne combat les militants djihadistes du groupe Wilayat Sinaï (« province du Sinaï »), qui ont prêté allégeance à l’organisation Etat islamique (EI) en 2014 et mènent des opérations contre l’armée ou les civils égyptiens. En raison de la présence de l’EI près de sa frontière sud, et pour assurer la stabilité de son voisin, Israël aiderait donc l’Egypte à neutraliser la menace. Le président égyptien aurait aussi confirmé à CBS News que la coopération entre Le Caire et Tel-Aviv était « plus proche que jamais ».
Lire aussi Gaza : l’Autorité palestinienne se retire du poste-frontière avec l’Egypte

Dans l’entretien à CBS, Abdel Fattah Al-Sissi nie l’existence de « prisonniers politiques ou d’opinion », alors que l’organisation Human Rights Watch en dénombre 60 000 dans les geôles égyptiennes. Mais la coopération sécuritaire avec Israël reste un sujet très délicat pour Le Caire.
« Le peuple tolère une paix froide, pas une alliance militaire »

Malgré le traité de paix signé en 1979 entre Israël et l’Egypte, la population égyptienne refuse une normalisation des relations avec l’Etat hébreu. « Le traité de paix a toujours été un accord conclu avec le régime plus qu’avec la nation égyptienne, qui continue de considérer Israël comme un ennemi, explique Eado Hecht, chercheur au centre d’études stratégiques Begin-Sadate. De bonnes relations du régime Sissi avec Israël sont donc problématiques sur la scène politique intérieure : le peuple tolère une paix froide, mais pas une alliance militaire. »

Autres actualités

30 - Avril - 2019

L’extrême droite entre au gouvernement en Estonie

Pour la cérémonie de prestation de serment du nouveau gouvernement estonien, lundi 29 avril, devant le Parlement, la présidente de la petite République balte, Kersti...

29 - Avril - 2019

Les Hongkongais manifestent en masse contre le risque d’extradition vers la Chine

Environ 130 000 personnes sont descendues dans la rue selon les organisateurs, 22 800 selon la police, dimanche 28 avril, à Hongkong, pour exprimer leur opposition à un projet de...

29 - Avril - 2019

En Colombie, le tribunal pour la paix demande l’arrestation d’un ancien chef des FARC

Depuis samedi 27 avril, « El Paisa » vaut un million de dollars. Hernan Dario Velasquez, de son vrai nom, est un ancien guérillero des Forces armées...

26 - Avril - 2019

Guinée : Alpha Condé laisse une nouvelle fois planer le doute sur un troisième mandat

Le président de la Guinée, Alpha Condé, en visite officielle à Abidjan, a une nouvelle fois laissé planer le doute sur une modification de la Constitution qui...

26 - Avril - 2019

Emmanuel Macron : « Nous devons refonder notre politique migratoire »

Cette thématique a été une des surprises de la soirée. Jeudi, Emmanuel Macron a abordé la question de la politique migratoire en plaidant pour un débat...