Le report du Brexit voté à Londres embarrasse l’UE

15 - Mars - 2019

Les Européens voyaient l’hypothèse monter depuis des semaines. Le vote des députés britanniques en faveur d’un report, jeudi 14 mars, a validé leurs intuitions : le Brexit n’aura très probablement pas lieu le 29 mars.

Si Theresa May finissait, le 19 ou le 20 mars, à la troisième tentative, par faire endosser à la Chambre des communes le traité de divorce négocié avec les Vingt-Sept, elle réclamerait à Bruxelles un report court : jusqu’au 30 juin, précise l’amendement qu’ont voté les élus à Westminster, jeudi, par une large majorité.
Dans l’hypothèse où les élus britanniques rejetteraient l’accord du divorce une troisième fois, Theresa May risquerait de devoir demander au Conseil européen des 21 et 22 mars un report plus long, qui devra être solidement motivé.

La réponse européenne n’a en effet aucun caractère automatique. Selon l’article 50 du traité de l’Union européenne (UE), la procédure encadrant une sortie de l’UE est limitée à deux ans. Elle peut être prolongée, mais à l’unanimité des Vingt-Sept. Que vont décider les chefs d’Etat et de gouvernement la semaine prochaine ? Si le traité est finalement endossé à Westminster, la partie sera facile. Les Vingt-Sept n’auront aucun mal à valider une extension courte.
Une durée de quatre à cinq semaines a été évoquée ces derniers jours dans des discussions exploratoires entre diplomates bruxellois. Le temps nécessaire pour ratifier l’accord à Londres ainsi qu’au Parlement de Strasbourg, où les eurodéputés siègent jusqu’au 18 avril. A ce stade, il y a peu d’appétit pour arrêter une date trop rapprochée du scrutin des élections européennes (du 23 au 26 mai) : les dirigeants n’ont pas envie de « polluer » la campagne avec le Brexit.
... ou report long
La décision des Européens sera bien plus délicate si Theresa May réclame un report long. Ces dernières heures, certains s’y sont d’emblée montrés favorables. Donald Tusk, le président du Conseil, a tweeté dès jeudi : « Lors de mes consultations avec les dirigeants, je leur demanderai de se montrer ouverts à une extension longue, si le Royaume-Uni estime nécessaire de repenser sa stratégie et de construire un consensus autour. »
« Sa démarche est d’abord tac­tique », estiment plusieurs diplomates bruxellois. Il veut aider Theresa May dans son ultime tentative de faire adopter le traité de divorce. La première ministre britannique fait le pari que, mis face au choix cornélien entre « son » accord et un report considéré comme un renoncement, les brexiters les plus durs finiront par choisir la première option.

Autres actualités

11 - Août - 2017

Le comportement « erratique »  de Donald Trump inquiète Canberra

Depuis son élection, le président des Etats-Unis multiplient les déclarations contradictoires, voire désobligeantes, envers l’allié australien....

11 - Août - 2017

Au Royaume-Uni, l’optimisme retrouvé des anti-Brexit

L’un des constitutionnalistes les plus influents du Royaume-Uni a appelé à un référendum à la fin des négociations. Manifestation en faveur des...

10 - Août - 2017

La Corée du Nord, hantise du gouvernement japonais

Dans son livre blanc annuel, le ministère de la défense nippon s’inquiète du « nouveau degré de menace » que représente le régime de...

10 - Août - 2017

Cuba apporte son soutien au Venezuela, que l’Amérique sanctionne financièrement

Le président cubain, Raul Castro, a assuré mercredi à son homologue et allié vénézuélien, Nicolas Maduro, qu’il ne « sera[it] pas seul...

09 - Août - 2017

Escalade de menaces entre Donald Trump et la Corée du Nord

Pyongyang a menacé de tirer des missiles près de l’île de Guam, tandis que le président américain a promis au régime nord-coréen le «...