Le visa H1B, précieux sésame du secteur informatique américain

06 - Février - 2018

Ce type de visa, qui permet à des employés hautement qualifiés de venir travailler aux Etats-Unis, est très prisé des entreprises de la Silicon Valley. Mais l’administration Trump entend réformer le dispositif.

Donald Trump lors de la signature du décret visant à réformer le programme de visas H1B, destinés aux travailleurs hautement qualifiés, à Kenosha (Wisconsin), en avril 2017. SAUL LOEB / AFP
Depuis son arrivée au pouvoir, Donald Trump a maintes fois répété qu’il souhaitait réformer le système d’attribution des visas H1B, ces documents permettant aux employés qualifiés étrangers de venir travailler aux Etats-Unis.
S’il n’a pas entièrement les coudées franches pour faire évoluer les modalités d’attribution (et notamment le nombre de visas octroyés), le président américain a tout de même signé, en avril 2017, un décret ordonnant aux ministères concernés de proposer des pistes de réforme.

Lire aussi : Aux Etats-Unis, l’attribution des visas, un système kafkaïen
Une volonté qui inquiète la Silicon Valley, le secteur informatique étant de loin le premier bénéficiaire de ces visas, dont rêvent chaque année des dizaines de milliers de salariés dans le monde.

Près de trois fois plus de demandeurs que de lauréats

En effet, si les appelés sont nombreux, les élus, eux, sont rares. Chaque année, l’USCIS (l’US Citizenship and Immigration Services), l’organisme chargé d’examiner les dossiers, réserve 85 000 visas H1B à des ressortissants étrangers (dont 20 000 pour ceux ayant obtenu un diplôme universitaire supérieur aux Etats-Unis).
Mais le nombre de requêtes dépasse largement ce chiffre. Ainsi, 236 000 demandes avaient été émises pour la seule année fiscale 2017, qui courait du 1er octobre 2016 au 30 septembre 2017. C’est 2,7 fois plus que le nombre de nouveaux visas accordés effectivement.
Un nombre de dossiers traités en augmentation depuis 2013

Outre ces demandes de premiers visas H1B, l’administration américaine traite également celles liées à des renouvellements, à un changement d’employeur ou celles qui émanent d’employeurs non soumis au contingentement (établissements d’enseignement, centres de recherches à but non lucratif, etc.) .
Au total, l’organisme a donc traité plus de 399 349 cas pour la seule année fiscale 2016. Un total qui augmente régulièrement depuis 2013. A l’époque, seuls 299 690 dossiers avaient été examinés.
Les demandes de visas H1B concernent majoritairement des Indiens

Les visas H1B peuvent potentiellement profiter aux travailleurs du monde entier. Mais, en pratique, les demandes, qui sont techniquement formulées par le futur employeur, se concentrent sur les travailleurs de quelques pays, notamment asiatiques. Ainsi, sur les 399 349 demandes reçues par l’USCIS au cours de l’année fiscale 2016 (1er octobre 2015-30 septembre 2016), 300 902 concernaient des Indiens, soit un peu plus de 75 % du total.
Par ailleurs, 8,9 % des demandes ont concerné des employés chinois. Pour les autres Etats, le nombre de demandes est encore plus réduit. Troisième pays le plus représenté dans la liste des demandes, la Corée du Sud n’en totalise en effet que 4 547. Les demandes concernant des ressortissants français s’élevaient quant à elles à 1 992.
Les métiers de l’informatique surreprésentés dans les demandes Les travailleurs du secteur informatique sont les plus concernés par ces demandes de visa. Ils étaient 281 017 dans ce cas en 2016, soit 70,3 % du total des demandes.
Les autres domaines d’activité génèrent moins de demandes. Seules 29 822 ont été effectuées pour des travailleurs exerçant des métiers liés à l’architecture ou à l’ingénierie, alors que ceux-ci représentent pourtant le deuxième secteur le plus actif en la matière. Les emplois administratifs ne totalisaient eux que 22 786 requêtes.

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