Les alliances avec l’extrême droite provoquent la crise chez les centristes espagnols
« Mauviette », « lèche-cul », « canaille ». Sur Twitter, le 3 juillet, Vox n’a pas épargné Albert Rivera, le chef de file du parti centriste espagnol Ciudadanos, avec qui la formation d’extrême droite espère pourtant faire alliance. C’est pour se faire entendre qu’elle a décidé de hausser le ton et de paralyser l’investiture de deux candidats du Parti populaire (PP, droite), soutenus par Ciudadanos dans les régions de Madrid et de Murcie où elle a obtenu respectivement 8,8 % et 9,4 % des voix lors des élections régionales et municipales du 26 mai.
Vox exige des négociations et des accords signés à trois, afin de s’assurer de la mise en œuvre de son programme mais aussi des postes à responsabilités. La formation dirigée par Santiago Abascal estime n’avoir rien obtenu après avoir facilité la formation d’un gouvernement du PP en Andalousie en janvier, et soutenu la candidature du nouveau maire conservateur de Madrid, José Luis Martinez-Almeida.
« Jusqu’à la nausée »
« Vox se cherche une respectabilité », explique l’analyste politique Miguel Angel Simon, pour qui « ce parti a abandonné ses positions les plus extrêmes » pour ne pas rester en marge des décisions politiques. La formation a ainsi mis en sourdine quelques-unes de ses revendications les plus radicales comme la liberté de porter des armes.
Mais Ciudadanos refuse de négocier directement avec Vox. La formation du centre a préféré compter sur le PP pour sceller des alliances indirectes avec l’extrême droite. Albert Rivera n’a pas voulu s’entretenir avec M. Abascal. « Nous n’allons pas changer d’avis : les accords ne se signeront qu’avec le PP », a déclaré Inés Arrimadas, la numéro deux des centristes.