Les autorités éthiopiennes tendent la main à l’Erythrée pour régler leur différend frontalier
Le gouvernement du nouveau premier ministre, Abiy Ahmed, poursuit sa politique d’ouverture et annonce des réformes économiques d’envergure.
Dans le camp de réfugiés érythréens de Mai-Aini, en Ethiopie, en février 2016.
Le régime éthiopien, dirigé par le nouveau premier ministre Abiy Ahmed, a fait souffler, mardi 5 juin, un vent de réformes sur le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique en annonçant la fin de son différend frontalier avec l’Erythrée et l’ouverture au privé du capital de grandes entreprises publiques.
Ces deux annonces surprises représentent des changements de politique majeurs imprimés par M. Abiy, nommé en avril. Son prédécesseur, Hailemariam Desalegn, avait démissionné en février, emporté par une crise politique sans précédent depuis l’instauration du régime actuel, en 1991.
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C’est par un communiqué publié sur son compte Facebook que la coalition au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (plus connu sous son acronyme anglais, EPRDF), a renversé la table.
Sur le front diplomatique, les autorités ont annoncé leur volonté « sans hésitation » de mettre un terme au litige frontalier avec le pays voisin devenu ennemi juré, l’Erythrée.
« Deux pays frères »
« Le gouvernement éthiopien a décidé de mettre en œuvre pleinement l’accord d’Alger », signé en 2000 pour mettre fin au conflit entre les deux pays et les conclusions « de la commission sur la démarcation de la frontière », écrit l’EPRDF dans son communiqué.
Dans son discours d’investiture, début avril, le premier ministre avait promis de travailler à restaurer la paix avec l’Erythrée. Reste à présent à savoir si Asmara acceptera cette main tendue. « Le gouvernement érythréen devrait adopter la même position sans condition préalable et accepter notre appel à restaurer la paix trop longtemps perdue entre les deux pays frères, comme c’était le cas auparavant », a ajouté l’EPRDF.