">

Les deux derniers Français jugés en Irak également condamnés à la peine de mort

03 - Juin - 2019

Les deux derniers Français jugés en Irak – Bilel Kabaoui, 32 ans, et Mourad Delhomme, 41 ans –, ont été condamnés, lundi 3 juin, en première instance à la peine de mort pour leur appartenance au groupe Etat islamique (EI) par le tribunal antiterroriste de Bagdad, qui a déjà condamné à mort neuf de leurs compatriotes.

Mourad Delhomme, Français né en Algérie en 1978, a exercé, selon le Centre d’analyse du terrorisme (CAT) sis à Paris, les fonctions de juge au sein des très redoutés tribunaux de l’EI, qui ordonnaient régulièrement châtiments corporels et exécutions sommaires. Bilel Kabaoui, originaire de la région parisienne, a rejoint le territoire de l’EI durant l’été 2014, de même source.

Douze hommes ont été transférés ensemble à la fin de janvier de la Syrie vers l’Irak et ont été jugés à Bagdad depuis dimanche dernier. Les onze Français et un Tunisien – un temps présenté comme Français – ont été condamnés à la peine capitale. Ils ont trente jours pour faire appel.

Ils ont été jugés en Irak car les autorités kurdes de Syrie qui les détenaient ne représentent pas un Etat, et Paris n’entretient pas de relations diplomatiques avec le régime de Damas. La loi irakienne prévoit jusqu’à la peine de mort pour quiconque est reconnu coupable d’appartenance à une organisation « terroriste », que l’accusé ait, ou non, combattu.
Justice « expéditive »

Cette semaine de procès a relancé le débat sur ces étrangers de l’EI dont le retour au pays suscite un vif rejet dans les opinions publiques européennes.

La France se trouve devant un paradoxe : elle ne veut pas juger ses ressortissants, mais elle est opposée par principe à la peine de mort. Paris dit donc intervenir « au plus haut niveau » pour éviter qu’ils ne soient pendus – sans toutefois contester l’« équité » des procès.

Selon Human Rights Watch (HRW) toutefois, les procès irakiens présentent de « graves lacunes », et ont donné lieu à des actes de « torture ». Cette ONG des droits humains a exhorté Paris à ne pas « sous-traiter la gestion » de ses ressortissants alors qu’elle a fermement exclu leur rapatriement et leur jugement sur son sol, réclamé par les avocats des familles, qui dénoncent une justice « expéditive » en Irak.

Autres actualités

06 - Février - 2018

Pologne : le président Duda approuve la loi controversée sur la Shoah

Le président Andrzej Duda, leadeur du parti nationaliste Droit et justice, a décidé qu’il signerait la loi controversée sur la Shoah proposée par les...

06 - Février - 2018

Le visa H1B, précieux sésame du secteur informatique américain

Ce type de visa, qui permet à des employés hautement qualifiés de venir travailler aux Etats-Unis, est très prisé des entreprises de la Silicon Valley. Mais...

05 - Février - 2018

Deux morts lors d’une opération de l’armée libanaise à Tripoli

Deuxième ville du Liban, Tripoli, dans le nord du pays, est directement affectée par le conflit qui ravage la Syrie voisine. Un soldat libanais et un combattant armé ont...

05 - Février - 2018

Cinq questions sur le procès à Bruxelles de Salah Abdeslam

Le seul membre encore vivant des djihadistes qui ont attaqué Paris le 13 novembre 2015 comparaît pour la première fois publiquement lundi dans la capitale belge. Salah...

03 - Février - 2018

Les mystères de la purge du Ritz-Carlton de Riyad

La plupart des 200 VIP détenus par le pouvoir saoudien dans le cadre d’une vaste purge anticorruption ont été libérés, en échange de sommes...