Les limites du modèle de santé américain face à la propagation du coronavirus
L’épidémie de coronavirus aux Etats-Unis a, à la date du 5 mars, fait onze morts et, selon des chiffres officiels, touché plus de 150 personnes, mais elle provoque déjà des débats inédits. Comment assurer un accès aux soins à tous les Américains, quel que soit leur niveau de protection sociale ? Face aux menaces de propagation du virus, même les partisans les plus convaincus d’un système de santé individualisé et privé semblent découvrir les limites du modèle américain.
Ainsi de Ted Yoho, élu républicain de Floride et l’un des plus ardents contempteurs de l’Obamacare, le système d’assurance-santé mis en place par les démocrates il y a dix ans pour garantir une protection au plus grand nombre, qui préconise désormais de tester et de traiter gratuitement les quelque 27,5 millions d’Américains sans assurance. « Vous pouvez y voir une médecine subventionnée, mais face à une épidémie, quelles sont les autres options ? », s’est-il interrogé.
Pour l’heure, l’administration Trump a évoqué un possible recours aux fonds d’urgence débloqués en cas de catastrophes naturelles, ce qui permettrait de payer directement les hôpitaux et les professionnels de santé. Mais aucune décision n’a été prise. Aussi la déclaration du vice-président, Mike Pence, chargé par Donald Trump de superviser la gestion de cette crise sanitaire, assurant, mardi, que « tous les Américains qui le souhaitent peuvent se faire tester », a-t-elle laissé sceptiques les experts.