Les réserves de change de la Chine fondent inexorablement

08 - Février - 2017

Les réserves de change de la Chine fondent inexorablement

Au plus bas depuis six ans, elles ont perdu un quart de leur valeur depuis juin 2014. Le pays puise, en effet, abondamment dans ses réserves pour soutenir le yuan.

Un trésor de guerre qui s’amenuise mois après mois… Voilà ce que peut évoquer la fonte ininterrompue des colossales réserves de change chinoises. Celles-ci ont beau rester les plus importantes du monde, elles sont tombées en janvier sous le seuil symbolique des 3 000 milliards de dollars (2 810 milliards d’euros), selon les chiffres publiés mardi 7 février par la Banque centrale de Chine (PBoC). Au plus bas depuis six ans, elles ont perdu un quart de leur valeur depuis un pic historique en juin 2014, à près de 4 000 milliards de dollars.
Les raisons de cette érosion sont connues : pour soutenir le cours de sa monnaie, le yuan, la Chine puise abondamment dans ses réserves. Concrètement, la banque centrale intervient sur les marchés en vendant des devises étrangères. Las, cette stratégie n’enregistre qu’un succès relatif. En 2016, le yuan a perdu près de 7 % face au dollar.
Rien d’étonnant alors que la Chine soit confrontée à une véritable hémorragie de capitaux. L’essoufflement de sa croissance (+ 6,7 % l’an dernier, au plus bas depuis vingt-six ans) incite les particuliers et les entreprises à placer leurs fonds à l’étranger. En 2016, les sorties nettes de capitaux hors de Chine ont dépassé les 700 milliards de dollars, selon l’Institute of International Finance (IIF), un lobby des grandes banques.

Tendance inquiétante
Au mois de janvier, le yuan a interrompu sa glissade. Mais les experts tablent sur une poursuite du mouvement de dépréciation. Un cercle vicieux a déjà commencé à se mettre en place : les anticipations de baisse du renminbi (l’autre nom du yuan) alimentent les sorties de capitaux qui elles-mêmes alimentent la baisse du renminbi, poussant Pékin a se servir de son stock de devises étrangères pour limiter la correction. Malgré un matelas encore confortable constitué grâce aux formidables excédents commerciaux dégagés pendant des années, Pékin ne risque-t-il pas à terme de se retrouver à court de munitions ?
« C’est une tendance inquiétante, car le FMI [Fonds monétaire international] a fixé à 2 800 milliards de dollars le seuil de précaution au-dessous duquel la Chine aurait des difficultés à réagir efficacement en cas de gros choc externe, indique Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque. Or c’est une donnée très bien intégrée par les fonds spéculatifs. »
« Passer sous ce seuil psychologiquement important des 3 000 milliards de dollars va accentuer la pression...

Autres actualités

30 - Novembre - 2017

« La politique étrangère de Salman d’Arabie saoudite est frappée d’un double sceau : brutalité et rustrerie »

Alain Frachon, éditorialiste au « Monde » , décrypte la série de défaites essuyées par l’Arabie saoudite, de la Syrie au Qatar en passant par...

30 - Novembre - 2017

Cyclisme : le Giro dit partir de « Jérusalem Ouest » et suscite la colère de son hôte, Israël

L’Etat hébreu a vivement réagi à l’inscription, sur le parcours du Tour d’Italie, de « Jérusalem-Ouest » comme ville de départ,...

29 - Novembre - 2017

Au Burkina Faso, première journée sous tension pour un Macron « sans tabou »

Le chef de l’Etat a prononcé un discours à l’université de Ouagadougou, puis a répondu aux questions des étudiants. Emmanuel Macron devant les...

29 - Novembre - 2017

Londres accepte la facture du Brexit

Les négociations avec Bruxelles avancent mais butent encore sur la question irlandaise. Theresa May, la première ministre britannique, à Bruxelles, le 24 novembre...

28 - Novembre - 2017

Au Kenya, la réélection d’Uhuru Kenyatta est un fiasco démocratique

La violence qui s’est exprimée à l’occasion du processus électoral présidentiel à rebondissements a mis en péril les fragiles...