Macron l’Européen se heurte à la réalité
e 7 mai 2017, un jeune trublion politique français se faisait élire président en pariant sur la refondation de l’Europe. En pleine vague eurosceptique, Emmanuel Macron avait fait campagne sous la bannière bleue étoilée de l’Union européenne, flottant dans ses meetings électoraux aux côtés du drapeau tricolore. L’espoir était européen. Affirmée avec panache, la conviction du candidat selon laquelle, dans la nouvelle donne mondiale, la France ne serait forte qu’au sein d’une Europe forte ouvrait de nouvelles perspectives au projet historique du XXe siècle.
Deux ans plus tard, le bilan est bien en deçà des espérances. Arrêté dans son élan par l’immobilisme allemand, M. Macron n’a pas su vaincre la frilosité des pays du Nord ni la méfiance de ceux d’Europe centrale pour obtenir un soutien crucial à son ambitieux programme. Il n’a pu progresser qu’à petits pas : si la directive sur les travailleurs détachés figure en tête de la liste des avancées réalisées, elle n’est pas à la hauteur des ambitions présidentielles en matière de lutte contre le dumping social.