Moussa Faki Mahamat à la tête de la Commission de l’UA : le choix de la prudence

01 - Février - 2017

Moussa Faki Mahamat à la tête de la Commission de l’UA : le choix de la prudence

En élisant le chef de la diplomatie tchadienne, l’organisation panafricaine a voulu reconnaître l’engagement du Tchad dans la lutte contre le terrorisme sur le continent.


En portant le Tchadien Moussa Faki Mahamat, lundi 30 janvier, à Addis-Abeba à la présidence de la Commission de l’Union africaine (UA), les chefs d’Etat africains ont opté pour la prudence et la continuité. Ils se sont assurés de remettre les clefs de la maison à une personnalité qui ne fera des vagues ni sur les droits humains ni sur la démocratie.
Le tempérament de M. Faki Mahamat, chef de la diplomatie tchadienne depuis 2008, le porte en effet plutôt au compromis et au respect de la volonté des chefs d’Etat, ses nouveaux patrons qui n’avaient guère apprécié les velléités d’indépendance de la Commission portées par le Malien Alpha Oumar Konaré entre 2003 et 2008.


Juriste formé en France, le nouveau président de la Commission de l’UA, 56 ans, aura occupé tous les postes politiques prestigieux au Tchad, passant de directeur de cabinet civil du président Idriss Déby Itno en 1997 à président du Conseil économique et social en 2008 après avoir été premier ministre entre 2003 et 2005.
Décrit comme un homme sobre et travailleur par ses proches, le chef de la diplomatie, qui s’exprime généralement d’une voix calme et posée, aura besoin de tout son talent de négociateur pour concilier les intérêts souvent divergents des 55 pays membres de l’Union, mais aussi ceux des cinq sous-régions.
Lui qui a réussi la prouesse admirable de rester pendant huit ans ministre des affaires étrangères de l’imprévisible président Idriss Déby Itno, devra relever le défi de redresser une Commission de l’Union africaine affaiblie par les quatre années de gouvernance erratique de la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma.
Le sceau de la sécurité et de la stabilité
Derrière la désignation du diplomate tchadien, marié et père de six enfants, apparaît l’expression de la reconnaissance de l’engagement de son pays dans la lutte contre le terrorisme au Mali et dans le bassin du lac Tchad.
Le nouveau patron de la Commission de l’UA pourra en effet compter, pendant son mandat sur le statut d’acteur incontournable de lutte contre le terrorisme acquis par son pays auprès de la communauté internationale. De l’opération « Serval » dans le nord du Mali, en janvier 2013, à la Force mixte multinationale (FMM) chargée de lutter contre la secte extrémiste nigériane Boko Haram, le Tchad est ainsi devenu le fer de lance de l’anti-terrorisme en Afrique. Un statut qui a amené ses partenaires occidentaux à passer régulièrement, selon la société civile, par pertes et profits le respect des droits humains et de la démocratie. Ce n’est pas un hasard si N’Djamena, la capitale tchadienne, abrite à la fois le quartier général de l’opération militaire « Barkhane », qui a pris le relais de « Serval », et celui de la FMM mise en place par les pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT).

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