Sebastian Kurz, le chancelier autrichien qui a banalisé les idées d’extrême droite

18 - Décembre - 2018

Contrairement à l’Italie de Salvini, à la Hongrie d’Orban, aux Etats-Unis de Trump ou au Brésil de Bolsonaro, l’Autriche fait profil bas. On en oublierait presque l’arrivée au pouvoir, il y a un an, le 18 décembre 2017, d’une coalition dirigée par le jeune chancelier Sebastian Kurz et associant les conservateurs (ÖVP, Parti populaire autrichien) à l’extrême droite du FPÖ (Parti de la liberté d’Autriche), une formation fondée par d’anciens nazis, alliée de Marine Le Pen.
Et pourtant, la manière dont se sont banalisées les idées radicales dans ce pays d’Europe centrale pourrait se montrer riche d’enseignements pour tout le continent.
Sans susciter de résistances, ni à Bruxelles, ni à Paris, ni à Berlin, M. Kurz a « rendu l’extrême droite “mainstream” », comme le résume une enquête récente du magazine américain Time. Quel contraste avec l’an 2000 ! Lorsque le tribun Jörg Haider avait réussi à faire entrer ses affidés dans les palais de la République, cette année là, l’Union européenne (UE) avait adopté des sanctions à l’égard de Vienne.
Dix-huit ans plus tard, le chancelier autrichien, âgé de 32 ans, surjoue sa bonne entente avec le chef de file du FPÖ, le vice-chancelier Heinz-Christian Strache, une personnalité clivante, notamment à cause des liens qu’il a tissés avec des néonazis durant sa jeunesse. « Sebastian Kurz et Heinz-Christian Strache ont réussi à établir un rapport professionnel et personnel basé sur la confiance et sur une coopération très étroite, explique Peter Launsky-Tieffenthal, le porte-parole du gouvernement. Lorsqu’ils sont en désaccord sur un sujet, ils arrivent à le résoudre dans un esprit de respect mutuel. Et tous deux assument le programme sur lequel ils ont bâti leur action. »

Autres actualités

08 - Mars - 2019

En Thaïlande, un parti d’opposition dissous pour « acte hostile » à la monarchie

La dissolution prononcée, jeudi 7 mars, à l’encontre du parti Thai Raksa Chart (Parti de la sauvegarde de la Thaïlande) illustre la volonté de la junte militaire...

08 - Mars - 2019

Bras de fer entre Londres et Téhéran autour d’une ressortissante britannique détenue en Iran

Le gouvernement britannique a annoncé accorder la protection diplomatique à Nazanin Zaghari-Ratcliffe, une Irano-Britannique emprisonnée à Téhéran depuis...

07 - Mars - 2019

En Algérie, le front du « cinquième mandat » se fissure

Alors que les Algériens se préparent à manifester de nouveau, vendredi 8 mars, contre un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, absent du pays...

07 - Mars - 2019

Les exportateurs turcs pénalisés par Washington

L’économie turque est-elle à nouveau dans le collimateur du président des Etats-Unis, Donald Trump ? Jugé « néfaste » par le chef de...

06 - Mars - 2019

En Algérie, la colère des journalistes s’ajoute à celle des citoyens

Le visage fermé, face à la caméra, Nadia Madassi lit d’un ton résigné la lettre du président Abdelaziz Bouteflika annonçant le maintien de...