Soudan : quatorzième jour de sit-in devant le QG de l’armée pour réclamer un pouvoir civil

19 - Avril - 2019

Des milliers de Soudanais étaient de nouveau rassemblés en masse, vendredi 19 avril, devant le quartier général (QG) de l’armée à Khartoum, la capitale. Une semaine après la destitution du président Omar Al-Bachir, les manifestants exhortent les nouveaux dirigeants militaires à transférer rapidement le pouvoir à une administration civile.
Il y a quatre mois jour pour jour, un mouvement populaire a commencé au Soudan pour protester au départ contre le triplement du prix du pain dans un pays à l’économie exsangue. Il s’est rapidement transformé en contestation contre le général Omar Al-Bachir, qui a été destitué le 11 avril par l’armée après près de trois décennies au pouvoir.

Depuis son reversement, un Conseil militaire de transition dirigé par le général Abdel Fattah Al-Burhane a pris le pouvoir et a résisté jusque-là aux appels des manifestants à le transférer à une administration civile. Déterminés à maintenir la pression, les Soudanais campent depuis le 6 avril devant le QG de l’armée dans le centre de la capitale.
Au quatorzième jour du sit-in, des milliers de personnes étaient toujours rassemblées là. Jeudi, les routes menant au secteur étaient noires de monde, à la suite d’un appel à la mobilisation lancé par des militants sur les réseaux sociaux. « Pouvoir aux civils, pouvoir aux civils », ont scandé les manifestants jusqu’à l’aube vendredi. Les Soudanais se préparent à faire la prière hebdomadaire musulmane sur le site de la protestation.

L’Association des professionnels soudanais (SPA), groupe en première ligne de la contestation, a annoncé vendredi son intention de mettre en place une autorité civile, après avoir demandé en vain aux militaires de transmettre le pouvoir à un gouvernement civil. « Les noms des membres d’un Conseil civil chargé des affaires du pays seront annoncés lors d’une conférence de presse dimanche à 19 heures » devant le QG de l’armée, précise la SPA dans un communiqué. « Nous réclamons que ce Conseil civil, qui comprendra des représentants de l’armée, remplace le Conseil militaire », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP), Ahmed Al-Rabia, un des leaders de la SPA.

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