Sous la pression de l’Union européenne, le Maroc fait la chasse aux migrants

16 - Octobre - 2018

Depuis cet été, le royaume est le théâtre d’une vague sans précédent d’arrestations et de déplacements forcés de Subsahariens obligés de se cacher.

ls sont arrivés à 5 heures du matin, dans le quartier Boukhalef, à Tanger, tambourinant aux portes et ordonnant aux habitants de sortir de chez eux. « Il y avait plusieurs fourgons avec des policiers et les forces auxiliaires [forces paramilitaires dépendant du ministère de l’intérieur] », se souvient Donatien*, un Camerounais de 35 ans, aujourd’hui à l’abri dans le sud du Maroc.
En bas de l’immeuble, une cinquantaine d’hommes, de femmes et d’enfants sont déjà entassés dans un car. Emmenés au commissariat central, ils y attendront avec des dizaines d’autres ressortissants subsahariens jusqu’à 19 heures, sans eau ni nourriture. « Puis ils nous ont menottés pour nous mettre dans un bus. Dans le nôtre, on était trente-six, mais il y avait plus de quinze bus pleins », précise le Camerounais.

Après plusieurs heures de voyage et une tension croissante dans le véhicule, les migrants obtiennent des petits pains, des sardines et de l’eau. « Puis, à 4 heures du matin, ils nous ont lâchés sur la route, à 17 km de Tiznit », à environ 900 km au sud de Tanger.

Un Marocain passant par là en camionnette embarquera les femmes et les enfants jusqu’à la ville ; les hommes, eux, marcheront jusqu’au rond-point principal de la petite cité berbère, lieu de campement provisoire pour les migrants refoulés. C’était il y a un mois, mais Donatien reste marqué par la violence de ces heures-là et par l’ampleur des arrestations : « Comme si c’était une journée spéciale pour capturer tous les Blacks », dit-il.

Des arrestations massives
Donatien est l’un de ces milliers de Subsahariens qui ont été arrêtés et déplacés de force depuis cet été sur le territoire marocain. Selon le Groupement antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants (Gadem), au moins 7 720 personnes ont connu ce sort entre juillet et septembre dans la seule région de Tanger.
Dans son dernier rapport intitulé...

Autres actualités

04 - Juillet - 2019

Sommet UA : dispositif « spécial » de milliers d’hommes pour rassurer les chefs d’Etat à Niamey

Les autorités nigériennes ont mis en place à Niamey un « dispositif spécial » de « plusieurs milliers d’hommes » pour assurer la...

03 - Juillet - 2019

Derrière les nominations à la tête de l’UE, le duo France-Allemagne à la manœuvre

La France et l’Allemagne peuvent célébrer la force de leur alliance dans le choix d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission, et de Christine Lagarde...

03 - Juillet - 2019

A Madagascar, Andry Rajoelina disposera d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale

Les exploits des Zébus à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) ont quelque peu éclipsé la nouvelle dans la presse locale. Mardi 2 juillet, la Haute-Cour...

02 - Juillet - 2019

Présidence finlandaise de l’UE : la lutte contre les menaces hybrides au programme

Propagande, tentatives de déstabilisation, menaces en tout genre : les relations avec la Russie ont beau s’être pacifiées depuis la fin de la guerre froide, la Finlande...

02 - Juillet - 2019

Rue de la Démocratie, dans la banlieue d’Athènes, les électeurs ne croient plus à Syriza

A Aigaleo, dans la banlieue ouest d’Athènes, les troupes de Syriza essaient de se mobiliser à l’approche des législatives du 7 juillet. Aux dernières...