Un écrivain jordanien, qui était accusé de blasphème, a été assassiné à Amman

26 - Septembre - 2016

Un écrivain jordanien, qui était accusé de blasphème, a été assassiné à Amman

Un écrivain jordanien, Nahed Hattar, 56 ans, a été tué dimanche 25 septembre devant un tribunal d’Amman où il était jugé pour « incitation à la discorde confessionnelle » et « insulte » à l’islam, après avoir publié une caricature considérée comme offensante.

L’assassin présumé a été arrêté sur les lieux après avoir tiré trois balles sur l’écrivain au moment où celui-ci montait l’escalier du tribunal pour y comparaître, a indiqué une source de sécurité. Touché à la tête, Il est décédé à son arrivée à l’hôpital.

L’agresseur présumé a été inculpé de meurtre avec préméditation, acte terroriste ayant entraîné mort d’homme et possession illégale d’arme à feu, des charges passibles de la peine capitale, a indiqué une source judiciaire. Il a été placé en garde à vue pour 15 jours.

Selon une source proche de l’enquête, l’assassin présumé est un employé du ministère de l’Éducation. Il a indiqué lors de son interrogatoire avoir planifié son acte après la publication par Hattar d’une caricature sur sa page Facebook, a ajouté cette source.

La famille de la victime a assuré que l’écrivain avait reçu des menaces de mort.

Cet assassinat a été qualifié de « crime odieux » par le gouvernement qui a promis que « la loi sera appliquée fermement sur celui qui a commis ce crime ».
Soutien du régime syrien

Opposant de gauche également connu pour son soutien au régime syrien de Bachar Al-Assad, Nahed Hattar, de confession chrétienne, avait été arrêté le 13 août après avoir partagé sur son compte Facebook une caricature, dont il n’était pas l’auteur.

Celle-ci montrait un djihadiste barbu sur un lit au paradis entouré de deux femmes et demandant à Dieu d’apporter un verre de vin, des noix de cajou, d’emmener quelqu’un pour nettoyer la chambre, avant de lui faire remarquer qu’il devait frapper à la porte avant d’entrer.

Après cette publication, qui avait provoqué un tollé, le Premier ministre Hani Mulqi avait ordonné au ministère de l’Intérieur de convoquer l’écrivain et d’engager des procédures judiciaires.

L’écrivain, qui avait supprimé la caricature de son compte, avait expliqué qu’elle se moquait des « terroristes et de la manière dont ils imaginent Dieu et le paradis » et qu’elle ne portait « en aucun cas atteinte à Dieu ».

Il avait été libéré sous caution début septembre et le procureur général avait imposé la censure sur cette affaire.

L’assassinat de Hattar a été condamné par les Frères musulmans, première force d’opposition en Jordanie, et Dar Al-Ifta, la plus haute autorité religieuse du pays.

Autres actualités

02 - Octobre - 2024

Entre Israël et l’Iran, la crainte d’une guerre régionale

Téhéran a tiré près de deux cents missiles balistiques en direction d’Israël, mardi soir, en riposte aux incursions de l’armée de l’Etat...

26 - Septembre - 2024

Proche-Orient : Paris et Washington s’unissent pour obtenir un cessez-le-feu au Liban

Alors que le conflit entre Israël et le Hezbollah menace d’embraser la région, plusieurs pays ont rejoint l’initiative franco-américaine qui vise à «...

24 - Septembre - 2024

Au Kenya, le président William Ruto pousse les jeunes à émigrer

Nairobi négocie des accords avec des pays à la population vieillissante, comme l’Allemagne et le Canada, pour y envoyer des travailleurs. Une façon, aussi,...

23 - Septembre - 2024

Entre Israël et le Hezbollah, le pari risqué de l’escalade

Les frappes de part et d’autre de la frontière se sont intensifiées lundi matin, marquant un pas supplémentaire dans la guerre d’usure engagée depuis...

20 - Septembre - 2024

Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, promet « l’enfer » à Israël en cas d’invasion du Liban sud

Le leader chiite a reconnu, lors d’une intervention télévisée, que l’attaque des bipeurs et des talkies-walkies a porté un « coup...