Brexit : les députés pro-européens font céder Theresa May
Le rapport de force construit avec succès par ces élus, pourtant conservateurs, a conduit la première ministre à abandonner le Brexit dur.
Theresa May a éteint in extremis les feux de la rébellion de députés conservateurs, mais elle leur a apparemment cédé : le Parlement pourrait avoir son mot à dire, à l’automne, dans l’accord sur le Brexit entre Londres et les Vingt-Sept.
La démocratie parlementaire britannique sort ragaillardie du débat houleux qui a agité Westminster, mardi 12 juin après-midi, mais la première ministre s’en trouve affaiblie. Elle qui menaçait il y a quelques mois de claquer la porte des négociations de Bruxelles si elle n’obtenait pas satisfaction – en répétant que « pas d’accord du tout vaut mieux qu’un mauvais accord » –, se verra privée de ce chantage ultime si elle tient les promesses faites mardi soir aux rebelles pour retenir leur bras.
Le rapport de force, qui tournait déjà largement à l’avantage de l’UE, se trouverait alors encore renforcé. Mais les députés britanniques ont sans doute évité le pire : un défaut d’accord « (« no deal ») qui, en hérissant le pays de barrières douanières, provoquerait une catastrophe économique pour Londres mais aussi, dans une moindre mesure, pour le continent.