Donald Trump se replie sur sa base ultra
En difficulté, le chef de l’Etat américain donne des gages populistes à son électorat.
« Trump extrait du charbon ». Meeting du président américain à Huntington, en Virginie Occidentale, le 3 août.
Rien de tel qu’un bain de foule parmi ses partisans. A la veille de partir en vacances pour deux semaines dans son golf du New Jersey, Donald Trump est une nouvelle fois allé ranimer la flamme populiste à Huntington, en Virginie-Occidentale, un Etat où ses promesses de relancer l’exploitation du charbon lui avaient donné un avantage de 42 points sur Hillary Clinton à la présidentielle de novembre 2016.
M. Trump intervenait quelques heures après l’annonce que le procureur spécial chargé de l’enquête russe avait réuni suffisamment d’éléments pour convoquer un grand jury, à Washington, une information qui a fait passer des frissons dans la classe politique. Assombri, mais le verbe toujours vindicatif, il a balayé l’enquête, reléguée au rang de « fabrication » démocrate : « Ils essaient de vous dérober vos dirigeants, a-t-il lancé. Il n’y a jamais eu de Russes dans notre campagne. Vous avez vu des Russes dans l’Ohio ? En Pennsylvanie ? »
Crédité d’une popularité de 33 % selon le dernier sondage de la Quinnipiac University, en baisse de sept points en un mois, M. Trump a besoin de cultiver sa base. Lui qui, depuis sa prise de fonctions, le 20 janvier, a réussi à hérisser ses agences de renseignement, son département de la justice, ses alliés du Congrès, et jusqu’aux boy-scouts, multiplie les gestes à l’égard des conservateurs anti-déficit, anti-avortement et anti-système formant le cœur de ses partisans.
Mercredi 2 août, M. Trump a apporté son soutien à un projet de loi sur l’immigration qui aboutirait à une réduction de moitié, en dix ans, du nombre d’étrangers admis légalement aux Etats-Unis. Au lieu de favoriser le regroupement familial dans l’octroi du million de Green Cards (permis de séjour) délivrées chaque année, l’entrée serait réservée aux étrangers éduqués et parlant anglais. M. Trump a invoqué le principe d’une immigration « choisie » défendu pendant sa campagne. Réduire le nombre d’immigrés...