La Chine accuse deux Canadiens d’espionnage

05 - Mars - 2019

Trois mois après avoir arrêté deux ressortissants canadiens – Michael Kovrig, conseiller pour l’ONG International Crisis Group, et Michael Spavor, un consultant travaillant avec la Corée du Nord –, la Chine a indiqué lundi 4 mars ce qu’elle leur reproche : d’être des espions et d’avoir « commis des vols de secrets d’Etat ». Selon l’agence officielle Chine nouvelle, le second fournissait des informations au premier.
C’est la première fois que Pékin établit un lien entre les deux hommes, arrêtés début décembre 2018, apparemment au même moment et en deux endroits différents. Leur arrestation suivait de quelques jours celle de Meng Wanzhou, la directrice financière du géant chinois des télécommunications Huawei, par le Canada – les Etats-Unis demandent son extradition.

Cette fois, la Chine a rendu publique l’accusation d’espionnage trois jours après que les autorités judiciaires canadiennes eurent lancé, vendredi 1er mars, la procédure d’extradition. Justin Trudeau, le premier ministre canadien, s’est dit lundi « très préoccupé » par la position de la Chine.
Sanctions contre l’Iran
Selon l’agence Chine nouvelle, Michael Kovrig s’est rendu à plusieurs reprises en Chine avec un passeport ordinaire et des visas d’affaires, et a recueilli des informations depuis 2017. Le Canada estime que son arrestation viole la convention de Vienne sur les relations diplomatiques car, selon Ottawa, Michael Kovrig, diplomate, est en congé sabbatique et dispose toujours de l’immunité diplomatique, ce que conteste la Chine.
Meng Wanzhou, qui est l’une des filles du fondateur de Huawei, doit comparaître ce mercredi devant un juge de Vancouver, qui fixera « une date pour l’audience en matière d’extradition ». Le ministère américain de la justice veut juger Huawei et sa directrice financière pour avoir, selon lui, contourné les sanctions américaines contre l’Iran, mais aussi volé via deux filiales des secrets industriels du groupe américain T-Mobile.
Entre-temps, Mme Meng a entamé vendredi 1er mars une procédure judiciaire contre les autorités canadiennes, qu’elle accuse d’avoir violé ses « droits constitutionnels » lors de son arrestation à Vancouver le 1er décembre.
Ses avocats contestent notamment les conditions dans lesquelles elle aurait été interrogée pendant trois heures par les douaniers, officiellement dans le cadre d’une inspection de routine, avant de se voir signifier son arrestation. Pendant ces trois heures, les douaniers auraient fouillé ses téléphones et ordinateurs ainsi que ses bagages, en violation de ses droits selon ses avocats.
Mme Meng a été remise en liberté conditionnelle à la mi-décembre à Vancouver, où elle possède deux résidences, moyennant le dépôt d’une caution de 10 millions de dollars canadiens (6,6 millions euros), le port d’un bracelet électronique et la remise de ses passeports. Les deux Canadiens, eux, n’ont droit qu’à environ une visite consulaire par mois, n’ont pas accès à un avocat et, selon les autorités canadiennes, subissent des interrogatoires « quasiment quotidiens ».

Autres actualités

26 - Mars - 2019

« AKK », la dauphine d’Angela Merkel, marque sa différence

Ce 13 novembre 2018, sa mise au point avait été cinglante. Comparée une fois de plus à une « mini Merkel » lors d’un débat à Berlin,...

26 - Mars - 2019

Syrie : drones et brouillages GPS compliquent les opérations de la frégate « Forbin »

Dans les opérations militaires de défense aérienne, il faut compter avec des missiles toujours plus véloces, mais aussi avec les drones de « longue endurance...

25 - Mars - 2019

Israël renforce sa présence militaire autour de la bande de Gaza après un tir de roquette

Une roquette tirée de la bande de Gaza dans la nuit de dimanche à lundi 25 mars a touché une maison à Mishmeret, village situé à une trentaines de km au...

25 - Mars - 2019

La guérilla anti-Brexit des indépendantistes écossais

Le 28 juin 2016, cinq jours après le référendum sur le Brexit, la session extraordinaire du Parlement européen, à Bruxelles, s’ouvre dans une ambiance...

23 - Mars - 2019

Mozambique : le bilan du cyclone Idai, « un désastre naturel sans précédent », dépasse les 400 morts

Le cyclone Idai a endommagé une section de la route à Nhamatanda, à environ 50 kilomètres de Beira, au Mozambique, le vendredi 22 mars 2019. Tsvangirayi Mukwazhi / AP...