« Les années à venir ne seront pas aussi favorables à l’Allemagne que les dix années passées »

03 - Octobre - 2019

Les années à venir ne seront manifestement pas aussi favorables à l’Allemagne et à ses habitants que les dix années passées. Le pays est en effet confronté à une série de difficultés dont beaucoup risquent de se renforcer.

Il y a en premier lieu l’usure au niveau fédéral d’une grande coalition entre chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates qui a été avant tout gestionnaire et qui souffre en particulier du grave recul de la SPD (Parti social-démocrate). S’ajoute à cela le fait qu’Angela Merkel, chancelière depuis 2005, cessera de l’être au plus tard à l’automne 2021 et l’impossibilité de prévoir ce que sera la nouvelle majorité politique en 2021, ne serait-ce qu’en raison de la montée continue du parti d’extrême droite AfD (14 % dans les derniers sondages, contre 15 % pour la SPD).

En matière économique, le ciel s’obscurcit également avec le début d’une récession économique, les retards technologiques de l’industrie, l’insuffisance notoire d’investissements d’avenir, l’incapacité de l’Allemagne à tenir ses engagements de réduction de pollution ou encore l’hostilité de nombre d’Allemands à l’égard de la politique de la Banque centrale européenne perçue comme une attaque contre l’épargne si essentielle pour eux.
Clivage entre l’ancienne RFA et l’ancienne RDA

En matière sociale, on assiste à la resurgence du clivage et de l’inégalité entre l’ancienne RFA et l’ancienne RDA ainsi que l’aggravation des contrastes entre régions favorisées et régions marginalisées, la forte progression des emplois précaires, ainsi que de la pauvreté (mères célibataires et retraités), le bouleversement des conditions de travail par la numérisation ou encore la méfiance d’une bonne moitié de la population à l’égard des immigrés et réfugiés.

Enfin, en matière de politique étrangère, l’Allemagne doit faire face à la crainte du Brexit, à la méfiance envers les pays d’Europe du Sud et d’Europe centrale et orientale, et plus généralement envers la Turquie, la Russie ou la Chine, ainsi qu’à la perturbation face aux Etats-Unis d’Amérique, qui d’un côté sont perçus comme garantie de sécurité et idéal de la modernité, mais dont l’actuel président et la distanciation croissante à l’égard de l’Europe déroutent les Allemands.

Autres actualités

19 - Mars - 2020

En Italie, les mesures de confinement seront prolongées au-delà du 3 avril

Au lendemain du pire bilan enregistré dans un seul pays en une journée, avec 475 morts en Italie entre mardi et mercredi selon le bilan officiel, le chef du gouvernement italien,...

17 - Mars - 2020

Israël approuve des méthodes de surveillance électronique de masse contre le coronavirus

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a autorisé l’usage de méthodes de surveillance électronique de masse, d’ordinaire...

17 - Mars - 2020

En Afrique, face au coronavirus, « 70 % de nos pays ne sont pas prêts »

L’économiste camerounaise Vera Songwe est depuis 2017 la secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations-unies pour l’Afrique (CEA), dont le...

05 - Mars - 2020

« Russie, Iran et Turquie auront beau multiplier les accolades au sommet, elles n’ont pas les mêmes desseins sur l’avenir de la Syrie »

Les guerres de Syrie ne sont pas terminées, loin de là. Imaginer un retour à la « normale », un Bachar Al-Assad régnant « comme avant » –...

05 - Mars - 2020

Les limites du modèle de santé américain face à la propagation du coronavirus

L’épidémie de coronavirus aux Etats-Unis a, à la date du 5 mars, fait onze morts et, selon des chiffres officiels, touché plus de 150 personnes, mais elle...